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Actualités - CHRONOLOGIE

EXPOSITION - À la galerie Safana, jusqu’au 2 juin Les îlots d’isolement d’Oussama Baalbaki

Entre le visible et l’invisible, le réel et le surréel, Oussama Baalbaki dévoile ses îlots d’isolement. Dans une vingtaine de toiles exposées à la galerie Safana jusqu’au 2 juin, le centre du travail s’éclipse et la marge devient réalité. L’artiste ne porte aucun discours et ne s’embarrasse pas de dialectique. Ses œuvres sont simplement présentes. Éclatantes et parfois dérangeantes de présence. Elles traduisent des fragments et des étapes de vie rattachées pourtant par un infime fil conducteur. Sur les surfaces sombres ou en couleurs, acryliques et fusains, des portraits, des natures mortes ou de simples sculptures peintes chantent une prose poétique (ou même une poésie en prose), un récit réaliste, épuré de tout artifice. Découpage abrupt et sec, expression minimaliste, gratuite. « Je ne tiens pas des propos épiques sur mes toiles. Je voudrais par contre dire peu pour évoquer le “ trop“ », avoue Baalbaki . Des images-chocs, mordantes, « qui piquent plutôt », ajoute l’artiste, tels des instantanés qui ne visent pas à raconter des histoires, mais à susciter des réflexions et des divagations personnelles. Est-ce un fer à repasser ? On se croirait jouer à cache-cache sur ces canevas élaborés. D’ailleurs, Baalbaki lui-même s’amuse à se dissimuler pour mieux se révéler par la suite au regard. Pour ce jeune artiste, la dichotomie est la règle de ce jeu pictural, le néant se conjuguant ainsi harmonieusement avec l’existence, l’absence avec la présence et le doute avec l’affirmation de soi. Même la noirceur de certains portraits trouve son complément dans le papillon, annonciateur de lumière. Si les visages occupant le centre de la toile semblent s’interroger sur leur existence, ils sont à d’autres moments maquillés, défigurés ou simplement dissimulés. « Je suis un personnage de l’ombre, confie l’artiste, je n’aime pas faire trop la lumière sur moi-même. Pour moi, plus on s’efface, mieux on peut voir le reste du monde. » La dualité se retrouve parfois sur une même surface. La viande et le couteau semblant évoquer la violence sont illustrés dans une atmosphère chaleureuse et familiale qui rappelle la douceur et la tendresse. Sur une autre toile où figurent les grands réformateurs de la pensée du vingtième siècle, un fer à repasser s’est laissé glisser à leurs côtés. Hasard ou moyen de traduire leur rôle bienfaiteur qui a mis « à plat » certaines idées conformistes. Là aussi, Baalbaki laisse le regard s’interroger et donner sa propre explication. L’artiste invite donc à une relecture des grands événements, des courants et des idéologies. Les guerres du Liban-Sud ou de l’Irak ne sont que motifs pour déambuler dans les tribulations de son esprit. Sous son pinceau, un tank qui bombarde devient enfantin, tel un jeu électronique, et le soldat qui tue redevient une figurine. Le rationalisme s’est éclipsé laissant la place à l’empirisme. Des expériences qui se renouvellent continuellement sous la touche d’Oussama Baalbaki. Colette KHALAF
Entre le visible et l’invisible, le réel et le surréel, Oussama Baalbaki dévoile ses îlots d’isolement. Dans une vingtaine de toiles exposées à la galerie Safana jusqu’au 2 juin, le centre du travail s’éclipse et la marge devient réalité.
L’artiste ne porte aucun discours et ne s’embarrasse pas de dialectique. Ses œuvres sont simplement présentes. Éclatantes ...