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LIVRE Jad el-Hage signe ce soir « The Myrtle Tree » à 19h00 (Virgin City Mall) La mémoire du myrte

C’est au Virgin City Mall à Dora que Jad el-Hage signe ce soir son ouvrage (en langue anglaise) The Myrtle Tree. En réunissant les lecteurs à l’ombre de cet arbre, symbole de vie et de mort, mais également de beauté et de pérennité, le journaliste écrivain réveille les fantômes de guerre trop longtemps enfouis et occultés, pour mieux les exorciser et les extirper de l’esprit collectif. Paru chez Banipal Books, maison d’édition britannique, le roman de Jad el-Hage est le second volet d’une trilogie qui a commencé en 2002 avec The Last Migration. C’est au bout de cinq ans de travail que l’ouvrage a finalement pris forme. Aux arômes de myrte et de soufre, de terre mouillée et de plomb, le roman brosse le portrait des habitants de Wahdeh confrontés à un événement « fortuit » qui va bouleverser leur vie et mettre fin à leur quiétude. « La guerre est une catastrophe naturelle parmi tant d’autres. On ne sait comment l’affronter qu’au moment où elle éclate. On ne peut s’y préparer d’avance », confie l’auteur. Journaliste autodidacte, tour à tour correspondant du quotidien al-Hayat à Londres, de la BBC et de Radio-Monte-Carlo, Jad el-Hage mêle dans son récit fables et faits historiques. Son style de reporter lui vaut une écriture réaliste, dépouillée de toute sensiblerie, empreinte néanmoins de poésie. Ce n’est certainement pas un hasard que le village où se déroule le roman porte le nom de Wahdeh, ce qui signifie en arabe solitude. Véritable microcosme en voie d’extinction, ce village, unique en son genre, incarne des valeurs et des traditions que la guerre a un jour balayées. L’arbre aux mille symboles Quoique fictifs, les personnages représentant plusieurs caractères et générations sont en fait réels, car ils incarnent toutes les émotions et les peurs confondues. Sans doute ont-ils dû exister sous d’autres noms. Il y a le « hakim » (médecin), véritable homme sage du village qui a un jour refusé le « prestigieux » titre de Moukhtar pour ne prodiguer que conseils et soins thérapeutiques aux villageois ; Sitti, la grand-mère, personnalité forte et juste ; Adam, le neveu du « hakim » qui, tout comme son oncle, ne veut pas se résigner aux lois de la guerre, mais qui se voit un jour bien obligé de le faire. Il y a également Faour, l’ami en proie aux doutes et aux questionnements, et Yousra, la femme-compagne. Mais il y a aussi Mershed effendi, annonciateur de tous les orages, et son camp d’armement. Tous ces personnages et bien d’autres gravitent autour du myrte, symbole d’Astarté et de Vénus. « Lorsque j’ai commencé à rédiger ce livre, la paix semblait régner au Liban mais, pour moi, le feu couvait encore sous la cendre car le sujet de la guerre n’avait jamais plus été abordé depuis la fin des hostilités. Les Libanais préféraient oublier ce chapitre sanglant de l’histoire de leur pays. C’est en voulant ainsi oublier qu’on commet à nouveau les mêmes erreurs. » Dans son récit, l’auteur emmène le lecteur dans cette terre nourricière et ses coutumes bigarrées avant de le replonger dans un univers carcéral sombre, créé par la guerre. « Nous sommes tous prisonniers, mais certains ne voient pas les barreaux. » Ou encore, « tels des aveugles guidant des aveugles », lit-on. C’est dans ce canevas au ton incisif et doux amer, et cette paranoïa tissée par la haine que les racines du myrte continuent à s’enfoncer et ses branches à s’élever, tentant de rafraîchir quelque peu une mémoire sclérosée. Colette KHALAF
C’est au Virgin City Mall à Dora que Jad el-Hage signe ce soir son ouvrage (en langue anglaise) The Myrtle Tree. En réunissant les lecteurs à l’ombre de cet arbre, symbole de vie et de mort, mais également de beauté et de pérennité, le journaliste écrivain réveille les fantômes de guerre trop longtemps enfouis et occultés, pour mieux les exorciser et les extirper de...