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RENCONTRE Amal Traboulsi en charge d’espaces culturels arabes

Une figure de proue dans le monde de la culture libanaise, surtout celui des arts plastiques où Amal Traboulsi joue un rôle prépondérant et presque déterminant. Propriétaire de la galerie Épreuve d’artiste, qui, du secteur Clemenceau à Kaslik, en passant par la rue Sursock et récemment Saifi Village, attestait chaque fois des pérégrinations et des turbulences beyrouthines, Amal Traboulsi a su doser, avec infiniment de doigté, les aléas de la situation libanaise et les besoins du marché artistique, ne cédant jamais ni à la facilité ni au mercantilisme. Aujourd’hui, avec l’ouverture des pays du Golfe à la culture pour organiser événements, expositions et construire des musées, Amal Traboulsi, avec sa longue expérience du monde de l’art qui remonte aux années 1979, a été nommée commissaire par Art Paris. Une Libanaise fait la jonction culturelle entre l’étranger et les pays arabes au moment de la création à Abou Dhabi des espaces culturels tels le Louvre, la Sorbonne et Guggenheim… Rencontre avec une dame qui s’est vouée corps et âme, malgré la précarité du marché artistique libanais, à promouvoir l’art, loin des simples accords mercantiles, dans sa plus profonde conception d’absolue et souveraine créativité. « À l’époque de la mondialisation, déclare Amal Traboulsi, il est temps que l’art ne s’embarrasse plus des frontières… Abou Dhabi vient de marquer la priorité et la prééminence de la culture en instaurant, loin de tout esprit commercial, des espaces voués à ce que l’humanité a créé de plus valorisant. J’ai été désignée commissaire pour organiser des espaces culturels mettant en valeur les artistes du monde arabe. En novembre prochain aura lieu aux Emirates Palace d’Abou Dhabi l’exposition « Le signe, l’écriture et la calligraphie dans l’art du monde arabe ». Ainsi, en faisant le choix d’implanter ses projets humanistes dans une île, Abou Dhabi leur offre un superbe écrin et les place à l’abri des tumultes du monde. Puisse son exemple être suivi dans l’ensemble du Moyen-Orient… Cette exposition ne peut qu’interpeller un public de plus en plus aliéné à la volatilité de l’informatique et, par nostalgie, de plus en plus sensible au frémissement du signe tracé par la main. Quel plus beau cadre que les bords du désert pour restituer à l’écriture sa dimension universelle et sacrée ? Dans l’espace qui lui est consacré, cette exposition se propose de montrer le mouvement du cercle vertueux qui a mené l’écriture, du signe à la calligraphie, pour la ramener en douceur à la trace originelle. Elle rend hommage aux artistes calligraphes traditionnels et permet de découvrir ceux qui se sont libérés du sens pour ne garder de l’écriture que sa charge plastique. » Un voyage visuel brassant une multitude d’artistes aux talents variés et différents pour une véritable découverte et compréhension des origines de l’art arabe. « Choisir, c’est sacrifier, résume Amal Traboulsi, car de nombreux artistes que cette sélection n’a pas pu prendre en compte auraient mérité d’y figurer. Je ne le regrette pas, sachant qu’un jour ou l’autre les cimaises d’Abou Dhabi leur seront offertes et qu’une voie de plus est désormais ouverte à leurs aspirations… » Une belle joint-venture où l’art et la culture ramènent en pleine lumière et en toute modernité les brillantes et ancestrales valeurs du monde arabe. On souhaite à ce projet, pour le très proche futur, tous les vents favorables qu’il mérite… Edgar DAVIDIAN
Une figure de proue dans le monde de la culture libanaise, surtout celui des arts plastiques où Amal Traboulsi joue un rôle prépondérant et presque déterminant. Propriétaire de la galerie Épreuve d’artiste, qui, du secteur Clemenceau à Kaslik, en passant par la rue Sursock et récemment Saifi Village, attestait chaque fois des pérégrinations et des turbulences beyrouthines,...