COLLECTIONS Le printemps-été de Céline, une légèreté contrastée Page réalisée par FIFI ABOU DIB

Sous la houlette d’Ivana Omazic, sa directrice artistique, Céline s’est depuis belle lurette libérée du look grand bourgeois puritain qui avait imprimé sa marque sur les riveraines des quartiers conservateurs de Paris. Partis en autodafé, le rang de perles et la ballerine à boucle ont laissé place à un nouveau vocabulaire fait de transparences aériennes, de talons vertigineux, de jambes interminables sous les shorts, le tout dans un luxe de matières exclusives. En bref, des collections dessinées par une femme pour la femme. Cet été, la femme Céline sera vulnérable en apparence, guerrière en secret. Au niveau de la silhouette, elle dégagera une allure calme jouant les oppositions entre transparences intrigantes et opacités protectrices. L’alternance est constante entre volumes et tombés légers. Si les jambes se dévoilent sous les robes et les shorts, sur le buste, une veste cardigan en jersey ou un petit perfecto de taffetas contribuent à libérer leur hauteur. Au niveau des matières, le jersey joue les secondes peaux, les gabardines et les soies offrent leur légèreté. La faille est iridescente, le python est métallisé ou crayeux, la plume bouclée et laquée de noir. Çà et là, des broderies de diapositives translucides apportent leur touche d’irréalité. Au niveau de la palette, le noir est cassé de lumière. La luminosité est toujours interrompue par une note opaque ou sombre. Mais le blanc domine, ainsi que les teintes pâles de ciment, d’os, de craie, de chair, d’opale, de brume, de champagne ou de cendre. De quoi combattre les canicules avec classe et s’arranger de belles complicités avec les ardeurs du soleil !