La lutte entre le Congrès US et Bush entrera demain dans une phase nouvelle

Le conflit politique qui oppose le Congrès démocrate et l’Administration Bush sur l’Irak s’approche de la phase critique d’un veto présidentiel, mais les discussions amorcées pour sortir de la crise semblent se dérouler dans une atmosphère plus paisible. C’est demain, quatre ans jour pour jour après que M. Bush eut proclamé la fin des opérations majeures en Irak à bord du porte-avions Abraham Lincoln, que le Congrès devrait lui soumettre son projet de loi appelant à un début du retrait des troupes américaines à partir d’octobre. Ce départ programmé a été amendé à une loi de finances débloquant 124 milliards de dollars pour la guerre en Irak. La Maison-Blanche a fait savoir que le président ne perdrait pas de temps avant d’y opposer son veto. La majorité démocrate n’est pas suffisante pour passer outre ce veto. Le débat ayant précédé le vote de la loi a été marqué par des échanges vifs, Harry Reid, le chef de file de la majorité démocrate au Sénat, assénant que M. Bush avait d’ores et déjà perdu la guerre avant d’être en retour taxé de défaitisme par les républicains. Mais en coulisses, plusieurs démocrates et républicains s’attendent au final à un compromis qui serait fondé sur des mesures d’évaluation des progrès réalisés par les autorités irakiennes (les fameux « benchmarks » en vogue dans les milieux dirigeants à Washington). M. Bush a par ailleurs invité les dirigeants démocrates et républicains ce mercredi à la Maison-Blanche pour discuter des moyens de réécrire la loi de financement. « Je crois que nous pouvons travailler sur une issue », a-t-il dit. Tout en critiquant « l’arrogance » de M. Bush, Harry Reid a adopté un ton plus conciliant en relevant que certaines remarques du président étaient « prometteuses ».