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Actualités - OPINION

Stratégie L’écologie des populations et l’entrepreneur

Par Ghalia HAMAMY * Les recensements des immeubles et des établissements entrepris par l’Administration centrale de la statistique (ACS) en 1996 et en 2004 montrent que le Liban disposait de 178 360 établissements en 1996 et de 176 291 en 2004 ; d’où un recul global de l’ordre de 1,2 % dû à la mort, à la non-reprise, à la cession ou à la reprise de l’activité. Cependant, les statistiques du Registre de commerce affichent la création de 28 800 nouveaux établissements entre 2000 et 2005 ; d’où la notion de naissance et de décès des établissements. Mais qu’en est-il de leur cycle de vie décrit en six phases biologiques par N. Chuchill, professeur de stratégie et de comportement organisationnel à Cambridge. En fait, ces établissements naissent grâce à une idée, survivent, font des profits, se stabilisent, s’accroissent, deviennent adultes et, enfin, se transforment en zombies soit pour mourir, soit pour trouver une nouvelle jeunesse. Rajoutons à ce modèle biologique des établissements, celui de l’écologie des populations, où les établissements n’existent pas seuls sur le marché, mais ils se trouvent au sein d’une population dictant ses normes et principes comme la concurrence, et déterminant leur survie ou leur mort. En d’autres termes, c’est l’écologie des populations. Que signifie cette expression ? L’écologie des populations propose un modèle d’explication de la survie des entreprises fondé sur l’adéquation entre un environnement concurrentiel et l’ensemble des entreprises qui peuvent y prospérer. La question centrale que pose l’écologie des populations consiste à savoir si le nombre de créations ou de disparitions d’entreprises, la taille de la population d’organisations ou l’intensité concurrentielle ont des effets sur la probabilité de survie d’une entreprise. Quelle est l’utilité de l’écologie des populations ? Le principal auteur en est H. Aldrich qui, en 1990, décrit cette démarche holistique à long terme trouvant son motif existentiel dans l’entrepreneuriat. En effet, l’entrepreneur, saisissant les opportunités et maîtrisant les risques, a besoin de données sur la méso-densité des entreprises pour savoir si son établissement sera généraliste dans un environnement stable ou une niche dans un environnement dynamique et instable. L’écologie des populations lui permet aussi de savoir si les nouvelles entités créées remplacent les anciennes grâce aux cessions, reprises et fusions-acquisitions ou bien viennent-elles de naître ? Dans ce cas, l’entrepreneur saura les raisons derrière la mort des établissements comme la prédation, le mauvais management, les mauvaises études de faisabilité, la mauvaise situation économique, etc. Comme il sera au courant de la concurrence intra et inter-établissements. Malheureusement, l’écologie des populations manque au Liban, terre légendaire des Phéniciens entrepreneurs. Ainsi, l’entrepreneuriat libanais demeurera amputé malgré toutes les incitations institutionnelles voulant revitaliser l’initiative privée dans ce pays. Par conséquent, les efforts entrepris par IDAL, Kafalat et Bader ne sont plus optimisés et les nouveaux établissements créés ne seront plus générateurs d’emplois et de revenus. Par contre, ils contribueront au déclin économique du pays vu leur contribution à la croissance du taux de chômage. Alors qu’attendons-nous au Liban pour inventer l’écologie des populations et pour épurer le secteur privé tout en s’inspirant du secteur bancaire, modèle à cet égard, grâce aux chiffres publiés par la Banque du Liban et par l’Association des banques au Liban. * Spécialiste en régulation – Centre de recherche et d’études doctorales de l’ESA (CRED).

Par Ghalia HAMAMY *

Les recensements des immeubles et des établissements entrepris par l’Administration centrale de la statistique (ACS) en 1996 et en 2004 montrent que le Liban disposait de 178 360 établissements en 1996 et de 176 291 en 2004 ; d’où un recul global de l’ordre de 1,2 % dû à la mort, à la non-reprise, à la cession ou à la reprise de l’activité. Cependant, les...