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Actualités - ANALYSE

ÉCLAIRAGE - Le Fonds reconnaît le risque d’un blocage de l’agenda législatif Le FMI confiant dans la capacité du gouvernement à appliquer les réformes

Les aides internationales au secteur privé, à travers les banques locales, commencent à affluer. Mais c’est loin d’être le cas de la majeure partie des fonds promis au gouvernement lors de Paris III. À ce niveau, l’octroi du prêt émirati faisait encore figure d’exception, avant que le Fonds monétaire international (FMI) annonce à son tour l’octroi d’un prêt de 77 millions de dollars, sur trois à cinq ans, à un taux d’intérêt de 5,5 %. Ce prêt, qui s’inscrit dans le programme d’urgence postconflit, a l’avantage d’être rapidement déboursé, sans passer par le Parlement et avant une quelconque mise en œuvre effective du programme de réformes. En tant qu’aide budgétaire directe, il constitue un ballon d’oxygène pour le gouvernement, en attendant la signature, l’année prochaine en principe, d’un accord stand-by avec le Fonds, qui lui sera clairement conditionné. Toutefois, pour obtenir cette somme, le gouvernement s’est engagé à mettre en œuvre son plan de réformes dans une lettre d’intention adressée au conseil d’administration du Fonds. Lors d’une conférence de presse, lundi soir, à Washington, le directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale, Mohsin Khan, a souligné que « l’année 2007 s’annonce comme une année de transition difficile. Dans le cadre du programme d’urgence postconflit, les autorités libanaises se sont engagées à contenir le déficit budgétaire tout en assumant les dépenses humanitaires et de reconstruction. La stratégie de financement de cette année repose sur les déboursements programmés des aides promises par les donateurs à Paris III, qui seront très importants pour limiter l’accroissement de la dette ». Au vu des réformes structurelles prévues en 2007 citées par M. Khan, comme l’amélioration de la gestion des finances publiques, ou la réforme du secteur social et celui de l’énergie, les aides internationales seront cruciales. Le programme d’urgence postconflit du FMI a justement pour ambition de mobiliser la communauté internationale et d’accélérer les versement des fonds. « Le Fonds va suivre la situation au Liban et élaborer des rapports aux donateurs. Et je m’attends à ce qu’ils prennent en compte nos rapports pour décider de débourser ou non les fonds », a expliqué M. Khan. Quant à la capacité du gouvernement à mettre en œuvre les réformes, le responsable du Fonds s’est prononcé en particulier sur le volet financier : « Je dirais que les autorités ont la capacité de contrôler le programme financier. » Interrogé par L’Orient-Le Jour, Edward Gardner, le directeur adjoint pour le Moyen-Orient, a lui aussi affiché sa confiance, mais non sans réserves. « Les autorités libanaises sont clairement en position de mettre en œuvre des politiques, notamment financières et monétaires, a-t-il affirmé. Toutefois, il y a un risque admis que la situation politique va continuer à bloquer l’agenda législatif. » M. Khan avait également souligné que l’approbation du Parlement et celle du président de la République étaient nécessaires pour l’obtention d’un certain nombre de prêts internationaux. Mais, « il y a eu des discussions entre le gouvernement et le président de la Chambre, Nabih Berry, selon lesquels une session parlementaire sera ouverte pour l’approbation des prêts associés à Paris III (…). La question est de savoir quand. Je présume que le gouvernement attend le bon moment, ou, si vous voulez, une masse critique de prêts pour demander au président de convoquer la Chambre ». Sauf que pour le moment, ce n’est pas le blocage législatif qui empêche le gouvernement de recevoir les fonds, mais bien les réserves des donateurs. Au moment de débourser, ces réserves que la communauté internationale s’était bien gardée de mentionner lorsqu’il s’agissait de soutenir le gouvernement Siniora à Paris III sont subitement devenues légitimes. Sahar AL-ATTAR

Les aides internationales au secteur privé, à travers les banques locales, commencent à affluer. Mais c’est loin d’être le cas de la majeure partie des fonds promis au gouvernement lors de Paris III. À ce niveau, l’octroi du prêt émirati faisait encore figure d’exception, avant que le Fonds monétaire international (FMI) annonce à son tour l’octroi d’un prêt de 77 millions...