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Société - Les buveurs s’ingénient à contourner l’interdiction de consommer de l’alcool Pour Pâques, la « loi sèche » fait l’effet d’une douche froide au Venezuela

Le gouvernement du président vénézuélien Hugo Chavez a mis au régime sec les amateurs de boissons alcoolisées pendant la semaine sainte, afin de réduire les accidents de la route, mais les Vénézuéliens sont furieux et s’ingénient à contourner la réglementation. Comme s’il s’agissait d’un faire-part de décès, le principal brasseur Cerveceria Polar a annoncé l’annulation de tous les événements que devaient organiser ses différentes marques de bière cette semaine sur la très touristique île Margarita et dans d’autres localités touristiques du pays. Pour les Vénézuéliens, qui sont les principaux consommateurs du monde de whisky de 18 ans d’âge, la nouvelle de l’imposition de la « loi sèche », pendant la semaine de congés précédant Pâques, a fait l’effet d’une douche froide. Depuis vendredi dernier, l’interdiction de consommer de l’alcool était en vigueur de 17h00 jusqu’à 10h00 du jour suivant et elle est devenue totale depuis hier, jusqu’à dimanche. Des commerçants de stations balnéaires de la côte caribéenne ont protesté, affirmant qu’ils vont perdre 70 % des revenus attendus. Outre les événements sponsorisés par le brasseur Polar connu pour ses spots agrémentés de plantureuses beautés locales, de nombreux concerts de salsa, reggaeton et rock-pop, prévus sur les plus belles plages du pays, ont également été rayés des calendriers. Les restaurateurs et tenanciers de bars de Caracas sont également furieux, mais reconnaissent que l’application de la loi y est aléatoire. « Dans les quartiers (populaires), il n’y a pas de “loi sèche”, de toute façon la police n’y entre pas parce que les délinquants sont mieux armés qu’eux », explique le propriétaire d’un bar du quartier central de Chacao. « C’est typique de l’improvisation avec laquelle ce gouvernement opère », a dénoncé un autre commerçant de la zone exclusive de Altamira. Pendant ce temps, dans les petites épiceries de quartier, le trafic va bon train. « Donne-moi un kilo de fayots » est le sésame que doit prononcer l’initié pour obtenir un pack de bières, dans une boutique de La Carlota, près de la résidence du président Chavez. Le ministre de l’Intérieur et de la Justice, Pedro Carreno, avance des raisons morales à l’application de la « loi sèche ». « Il faut changer de paradigme : il n’y a pas obligatoirement besoin d’alcool pour s’amuser », dit-il. Le ministère des Finances a annoncé de nouvelles taxes pour dissuader les amateurs d’élixir écossais, en disant vouloir « réduire l’utilisation de dollars pour les achats de whisky importé ». Ces mesures entrent aussi dans le cadre d’une certaine moralisation de la vie publique impulsée par le président Chavez. En novembre, lors d’un discours sur l’île Margarita, celui qui prône un « nouveau socialisme du XXIe siècle » avait tissé les louanges des bénévoles qui consacrent leurs loisirs à la « révolution bolivarienne » au lieu d’aller à la plage. « Un révolutionnaire doit oublier tout ça (partir à la mer le week-end comme le font de nombreux habitants de Caracas). C’est une révolution que nous voulons construire », avait-il indiqué. En dépit de l’imposition de la « loi sèche », le nombre de décès dans des accidents de la route était mercredi supérieur de 38 % à celui de l’an passé, selon le directeur de la protection civile Antonio Rivero, qui a aussi constaté une hausse de 2 % du nombre de collisions (1 810 au total).
Le gouvernement du président vénézuélien Hugo Chavez a mis au régime sec les amateurs de boissons alcoolisées pendant la semaine sainte, afin de réduire les accidents de la route, mais les Vénézuéliens sont furieux et s’ingénient à contourner la réglementation.
Comme s’il s’agissait d’un faire-part de décès, le principal brasseur Cerveceria Polar a annoncé l’annulation...