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Actualités - CHRONOLOGIE

EXPOSITION - « Stranger » de Hovsep Guerboyan, jusqu’au 14 avril Portraits d’états d’âme à Zico House

Directeur artistique chez Impact BBDO, Hovsep Guerboyan est un frénétique du dessin. Jugez-en plutôt: en 18 mois, il a « colorié » plus de 500 toiles. «C’est sans doute pour me défouler», rigole l’intéressé, qui dit avoir été leurré par le métier de la pub. «Je croyais qu’on avait l’occasion d’y exercer à fond ses capacités artistiques.» Alors, pour dépenser son trop-plein d’imagination, le soir, quand il rentre chez lui, il prend ses pinceaux et ses pots et se met à… croquer des portraits. Inconsciemment, d’abord. Puis d’une manière méthodique. Calculée. Ce jeune artiste – qui ne manque pas de talent – expose 62 mini-toiles (14 x 10 cm) à Zico House, 174 rue Spears, jusqu’au 14 avril, de 18h00 à 21h00. Des portraits frappants, décalés, attachants, amusants, pleins de passion ou de souffrance. Des miniatures assez séduisantes qui donnent une forme visible à nos états d’âme du quotidien. Dans cet exercice du portrait, il ne s’attache pas à détailler les traits du visage ni à reproduire leur anatomie exacte. Il retient plutôt les traits essentiels de la silhouette, les postures multiples (une tête qui penche de côté, un dos qui courbe, un bras qui se lève, etc.) qui traduisent des «mood» différents. «Ces visages n’appartiennent à personne. Ces gens, je ne les connais pas, dit Hovsep. Ils ne font que figurer des états d’âme enfouis.» En référence aux grands maîtres tels que Matisse ou Holbein, qui pratiquaient l’art du portrait, le jeune artiste joue avec l’asymétrie, la dissemblance des visages, laissant ainsi à chaque figure son rythme particulier. Avec une technique sur papier Canson assez particulière, en utilisant l’Écoline (aquarelle liquide concentrée), il arrive à obtenir des couleurs vivaces, frappantes qui vont du bleu nuit au fuchsia, en passant par les tons d’ocre. Des silhouettes blanches contrastent sur les couleurs qui se mêlent, se fondent, se superposent ou s’opposent pour donner au tout une certaine transparence et une légèreté. Libérées de la contrainte de la ressemblance, les recherches plastiques de Hovsep Guerboyan permettent d’ausculter la condition humaine, révélant les profondeurs de l’inconscient. Elles font aussi écho à la crise d’identité et aux désillusions que connaît un monde, mais surtout un pays, tenaillé par les conflits. Des bouleversements qui aliènent l’artiste. Il s’y sent étranger (d’où le titre de l’expo). Il adopte alors une position neutre, comme l’expression des visages qu’il croque. M.G.H.
Directeur artistique chez Impact BBDO, Hovsep Guerboyan est un frénétique du dessin. Jugez-en plutôt: en 18 mois, il a « colorié » plus de 500 toiles. «C’est sans doute pour me défouler», rigole l’intéressé, qui dit avoir été leurré par le métier de la pub. «Je croyais qu’on avait l’occasion d’y exercer à fond ses capacités artistiques.» Alors, pour dépenser son...