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Actualités - REPORTAGE

Vaste campagne de vaccination pour les chats et les chiens délaissés Beta et Best Friends : un souci permanent, le bien-être des animaux domestiques abandonnés

L’association américaine Best Friends, en collaboration avec l’association libanaise Beta, avait créé la surprise, et pour certains, l’indignation, lorsque, à l’issue de la guerre de juillet, ils avaient sauvé les animaux domestiques des régions les plus durement touchées par l’offensive israélienne de l’abandon. Ainsi un grand nombre d’animaux de compagnie, chiens, chats, etc. avaient été embarqués pour… les États-Unis, rien de moins, où ils ont été placés dans un foyer en attendant leur adoption par des familles américaines. Récemment, Beta et Best Friends sont revenues à la charge en lançant une vaste campagne de vaccination et de stérilisation des chiens et chats abandonnés. L’association libanaise Beta, qui a choisi de s’occuper des animaux abandonnés en leur créant un foyer destiné à les recueillir, reçoit régulièrement l’aide de Best Friends, qui lui apporte surtout son expérience du terrain. Si un foyer a été mis sur pied à Beit-Méry, peu de gens sont au courant qu’un tel centre existe au Liban. En France par exemple, les foyers de la Société protectrice des animaux (SPA) sont présents dans toutes les régions et ils permettent aux personnes désireuses de recueillir un chien ou un chat de le faire à moindre coût. Et c’est le même concept qui a été mis en place par Beta, puisque, moyennant 30 dollars pour les chats, 40 dollars pour les chiens, on peut repartir avec un nouveau compagnon. Cette somme sert principalement à vacciner l’animal et à lui prodiguer les derniers soins avant son grand départ vers sa nouvelle vie… Mais la cérémonie d’adoption passe néanmoins par un court entretien avec l’éventuel propriétaire, pour bien s’assurer qu’il est bien conscient de l’investissement qu’il est en passe de faire, tant sur le plan moral que sur le plan financier. Car un animal domestique nécessite une nourriture et des soins vétérinaires adaptés, ce que peu de Libanais assurent lorsqu’ils acquièrent un animal. Un des responsables de Best Friends, Richard Crook, au Liban pour la campagne de stérilisation, indique à L’Orient-Le Jour que l’association dont il fait partie est surtout composée de vétérinaires néerlandais et que ceux-ci sont donc venus pour participer à la campagne lancée par Beta. Actuellement, ils aident Beta « à se structurer sur le plan interne, à définir les priorités sur le terrain et surtout, à nommer un directeur exécutif, chose qui a été faite », explique M. Crook. Dettes Fondée en 2004 par un groupe d’amis des animaux, Beta est fière d’avoir pu créer ce foyer pour animaux abandonnés, même si, indique Joëlle Kanaan, « nous croulons sous les dettes », car les donations sont insuffisantes pour couvrir tous les besoins financiers de Beta. « La capacité maximale du centre d’accueil de Beit-Méry est de 200 individus aujourd’hui. Nous espérons pouvoir atteindre les 400, 500 individus, à terme. » Mme Kanaan ajoute que, jusqu’à ce jour, « les adoptions demeurent très peu nombreuses puisqu’elles se limitent à 2 chats par mois et 4 ou 5 chiens par mois en moyenne ». Mais Richard Crook tient à souligner que « ce n’est pas si mal, surtout au vu des circonstances actuelles. Il est clair que les gens ont d’autres priorités parce que la vie au Liban est dure en ce moment. Mais je suis optimiste, c’est un bon début ». Joëlle Kanaan renchérit cependant : « Le problème au Liban, ce sont les mentalités. Les gens veulent absolument un chat ou un chien de race. Ils pensent peut-être, et à tort, qu’ils sont plus intelligents, plus beaux etc. » Il convient de souligner dans ce cadre qu’un chien de race peur coûter environ 1 500 dollars, ce qui est souvent un obstacle pour les personnes qui veulent acheter un animal domestique. Interrogé d’autre part sur le « sauvetage » des bêtes abandonnées après la guerre de juillet dans la banlieue sud et dans le sud du pays, Richard Crook reconnaît que c’est là une première dans l’action de Best Friends : « Apres le tsunami en Indonésie en 2005, ou encore en Israël, nous avons soutenu financièrement les associations qui s’occupent d’animaux. Mais nous n’avions encore jamais mis en place une opération de sauvetage à l’instar de ce qui a été fait au Liban. C’était une première, un tout nouveau concept dans l’action de Best Friends. » Bien sûr, l’action conjointe de Beta et de Best Friends a essuyé des critiques du genre « ils feraient mieux de s’occuper des êtres humains », ajoute M. Crook, mais cela « fait partie de notre travail ». Que pense-t-il en outre de l’attitude des Libanais à l’égard des animaux de compagnie ? Ne se montrent-ils pas inhumains avec ces petites bêtes ? La réponse de Richard Crook est agréablement surprenante, puisqu’il estime qu’au Liban, « pas plus qu’ailleurs, il y a des gens qui n’aiment pas les animaux, cela est vrai. Mais il y a aussi beaucoup de personnes qui les aiment et qui aiment s’en occuper. Ce n’est pas pire que dans d’autres pays, c’est comme partout, en fait ». Aujourd’hui donc, si vous croisez par hasard sur votre chemin un chien ou un chat abandonné, et que ne vous désirez pas vous en occuper, n’hésitez pas à l’apporter au foyer de Beta. Faut-il rappeler que les animaux abandonnés ou errants sont destinés à être abattus par les autorités qui pourtant, officiellement, s’en défendent et affirment que les bêtes trouvées sans propriétaire sont uniquement capturées… À Beit-Méry, le foyer pour chiens abrite des bêtes de toutes races et de tous les âges. L’adoption peut même se faire via Internet sur le site de l’association : http://beta.beirut.com Les donations en ligne sont aussi possibles, et l’association en a grandement besoin, souligne à ce sujet Joëlle Kanaan. À votre bon cœur… Pour toute information complémentaire, contacter Joëlle Kanaan au 03/410191, ou consulter le site Internet http://beta.beirut.com Lélia MEZHER

L’association américaine Best Friends, en collaboration avec l’association libanaise Beta, avait créé la surprise, et pour certains, l’indignation, lorsque, à l’issue de la guerre de juillet, ils avaient sauvé les animaux domestiques des régions les plus durement touchées par l’offensive israélienne de l’abandon. Ainsi un grand nombre d’animaux de compagnie,...