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Actualités - OPINIONS

Les lecteurs ont voix au chapitre

L’insoutenable légèreté de gouverner L’Orient-Le Jour a pris une grande initiative que d’ouvrir ses pages au courrier des lecteurs depuis environ deux ans. Cela a permis au lecteur d’exprimer son point de vue, de libérer sa frustration face aux événements en cours, d’exprimer sa honte devant les élucubrations des politiciens. Cependant, en bon lecteur de ce courrier, je constate que peu d’articles parlent des problèmes de la vie quotidienne comme, par l’exemple, la souffrance du citoyen devant tant d’indiscipline sur les routes (sens interdits bafoués, accidents dus à l’utilisation du portable, non-respect des feux de signalisation, etc.), des vols qui sont en augmentation ces derniers temps, de l’acharnement de l’Administration sur une partie de la population pour le paiement des quittances de l’électricité, du téléphone, des impôts. Il y a aussi les problèmes d’environnement qui s’amplifient à vue d’œil, ceux de la santé (médicaments périmés, erreur professionnelle des médecins non reconnue, non-remboursement de la Sécurité sociale…). Je pourrais remplir des pages sur les problèmes quotidiens, dus entre autres à une Administration pourrie, à l’incivisme des citoyens, au mauvais exemple donné aux jeunes. Bref, si la politique est le domaine du possible, la construction d’un État est un travail de longue haleine, et j’ai bien peur que nous manquions de plus en plus de souffle et de maturité. La société civile doit se ressaisir et commencer à poser les premiers jalons d’une longue route qui nous mènera à l’État moderne. Sinon nos jeunes continueront à émigrer vers d’autres cieux et nous nous retrouverons plus tard dans une société sénile et irrécupérable. Lecteurs, ressaisissez-vous et commencez à appliquer vos idéaux chez vous, dans votre petit nid. Et libérez-vous en écrivant au courrier des lecteurs. Et laissez à nos illustres hommes le soin de s’occuper de l’insoutenable légèreté de gouverner. Gabriel SEHNAOUI Pensée pascale Au Liban d’après-guerre, les fortunes louches pullulent. Au même moment, certaines familles n’arrivent plus à pourvoir aux besoins élémentaires de leurs enfants. Dans une société où l’avoir prime sur l’être, la ruée vers l’or dépasse toute limite. Le paraître tend la perche à l’être qui, démuni, n’existe qu’à travers ce qu’il possède. La chasse au trésor est alors de mise ; c’est à qui collectionne le plus de biens, des biens en espèce et en nature – propriétés, objets précieux, luxueux, onéreux… et des personnes. Femmes, maris ou enfants ne sont parfois que des témoins passifs de la réussite sociale tant sacralisée. Cependant, on oublie très souvent que toute possession n’est en fin de compte qu’illusion. Est-on jamais en possession de quoi que ce soit et jusqu’à quand ? Avoir : ce mot ne résonne si fort que parce qu’il est creux. Un contenant confondu pernicieusement avec un contenu qui s’estompe timidement au fil des jours. Il peut nous arriver de démasquer ce piège, comme une révélation, une occasion de réformer sa vie et de la remodeler. Sinon, on risque d’y passer le restant de ses jours. Dans ce pays d’extrêmes où le fossé social se creuse de plus en plus en laissant dépérir les plus défavorisés. Dans ce pays où la survalorisation de l’argent frelaté produit des esclaves d’un genre nouveau. Dans ce pays où l’intégrité, la probité et l’honnêteté sont des valeurs dépassées. Dans ce pays où les penseurs et les intellectuels sont raillés parce que fauchés ou pas assez « malins » pour amasser des richesses truquées. Dans ce pays, enfin, où la loi du plus fort prime sur les droits des plus faibles, qu’ose-t-on espérer de nouveau ? Sinon, le jour du Jugement dernier, de disposer encore de quelque infime bagage enfoui. Dans l’espoir d’une imminente résurrection ? Carla Bejjani ARAMOUNI Rectificatif Dans la correspondance de M. Joseph Codsi sur « le rôle de la presse » (L’Orient-Le Jour du mardi 27 mars 2007), l’omission d’un membre de phrase a rendu celle-ci incompréhensible. Il fallait lire : « Critiquer les personnes qui sont au pouvoir n’est suffisant que quand le système politique et les institutions du pays atteignent une certaine maturité. Quand les institutions sont encore d’une grande fragilité et les mœurs “primitives”, il ne sert à rien de critiquer les personnes. »
L’insoutenable légèreté de gouverner

L’Orient-Le Jour a pris une grande initiative que d’ouvrir ses pages au courrier des lecteurs depuis environ deux ans. Cela a permis au lecteur d’exprimer son point de vue, de libérer sa frustration face aux événements en cours, d’exprimer sa honte devant les élucubrations des politiciens. Cependant, en bon lecteur de ce...