Effondrement d’un bassin de rétention à Oum el-Nasr, dans la bande de Gaza Un « tsunami » d’eaux usées déferle sur un village bédouin : cinq morts

Cinq Palestiniens ont péri hier dans une inondation provoquée par l’effondrement d’un bassin d’eaux usées dans le nord de la bande de Gaza, a-t-on appris de sources médicales. Des dizaines de maisons ont été inondées, dont 25 ont été totalement détruites, dans le village bédouin d’Oum el-Nasr, lorsqu’une paroi du bassin de rétention des eaux usées s’est effondrée, selon les services de secours. Trois femmes et deux enfants, âgés de un et de deux ans, ont péri et au moins 15 autres personnes ont été blessées dans l’inondation, selon les sources médicales. La télévision palestinienne et les radios locales ont parlé d’un « tsunami d’eaux d’égouts ». « Environ 70 % des maisons du village ont été envahies par les eaux. La situation est très mauvaise. Des remblais de sable ont été emportés par les eaux qui ont noyé le village », a pour sa part déclaré son maire, Ziad Abou Thabet, comparant lui aussi le drame à un « tsunami ». Les services de secours ont dû utiliser des barques pour venir en aide aux sinistrés alors que des enfants se réfugiaient sur des portes en bois flottant dans les eaux boueuses et pestilentielles. Certains habitants bravaient les eaux pour sauver du bétail de la noyade. Deux policiers ont en outre été blessés lorsque des habitants en colère ont ouvert le feu sur le convoi du ministre palestinien de l’Intérieur Hani al-Qawasmeh, venu inspecter les lieux, ont indiqué des témoins. Selon le Bureau du coordinateur des affaires humanitaires dans les territoires palestiniens (OCHA), une des parois du bassin de rétention a cédé sous la poussée des eaux, à proximité de la principale station d’épuration du nord de la bande de Gaza, à Beit Lahya. OCHA rappelle avoir averti dès janvier 2004 que la station en question avait largement dépassé ses capacités, desservant 190 000 habitants au lieu des 50 000 prévus initialement. « Si ce problème n’est pas réglé, les eaux vont déborder des bassins et atteindre les zones résidentielles et les maisons », avait mis en garde OCHA. En Israël, le ministre de la Défense Amir Peretz a ordonné à l’armée de porter assistance aux victimes palestiniennes si l’Autorité palestinienne le demandait, a indiqué son ministère. Le Hamas a, de son côté, imputé le drame à la suspension des aides occidentales au gouvernement palestinien depuis que le mouvement islamiste y a fait son entrée en mars 2006. Le conseiller à la sécurité du président palestinien Mahmoud Abbas, Mohammad Dahlane, a pour sa part appelé à l’ouverture d’une enquête et a appelé la présidence palestinienne et le gouvernement à déclarer le village « zone sinistrée » et à offrir des aides d’urgence aux habitants.