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CIMAISES L’héroïne farouche de Mérimée et de Bizet dans l’œuvre de Picasso «Carmen, c’est lui», affirme une exposition à Paris

Carmen, l’héroïne farouche et rebelle de Mérimée et de Bizet, traverse l’œuvre entière de Picasso où elle incarne autant la femme que le peintre lui-même. «Carmen, c’est lui», affirme une nouvelle exposition du musée Picasso à Paris. «Picasso, Carmen. Sol y Sombra» présente, jusqu’au 24 juin, quelque 220 œuvres – peintures, gravures, dessins, photographies – issues des musées Picasso de Paris, Barcelone et Malaga, du musée Pouchkine de Moscou et du Guggenheim de New York, consacrées à une figure qui fascinera l’artiste sa vie entière. Pour Picasso, «le mythe de Carmen, c’est, comme pour nous, celui de la femme rebelle, provocante, qui paye de sa vie sa liberté», indique à l’AFP Anne Baldassari, directrice du musée et commissaire de l’exposition. Mais Carmen «est aussi l’incarnation du peintre et de la peinture elle-même, dans ce qu’ils ont de contraire à l’ordre bourgeois», ajoute-t-elle. La figure de l’héroïne apparaît dès 1898 – Picasso a 17 ans – dans le dessin d’une jeune femme souriante, coiffée d’un fichu, qu’il intitule Carmen. Mais elle a également pour nom La Célestine (1904), qui serait une Carmen maquerelle vieillissante, Manola la prostituée ou Lola la sœur de l’artiste. Elle est toutes les femmes, et particulièrement celles, nombreuses, de l’artiste andalou qui les a toutes portraiturées en Carmen. La visite commence d’ailleurs par une superbe galerie de grands portraits, rarement rassemblés, où l’on peut admirer Olga Khoklova, Fernande Olivier comme la Salchichona, danseuse de flamenco, ou une amie, Benedetta Canals, coiffées de mantilles. Mais il ne s’agit pas d’une «biographie dont le titre serait “Picasso et ses femmes”», ajoute Mme Baldassari, car le mythe se transforme au cours des années surréalistes, entre 1923 et 1935, période que l’exposition met en avant. Là, des dizaines de dessins et gravures, crus et cruels, montrent une Carmen devenue «torera», à la fois bourreau et victime du «toro» qui l’embroche. Dans les années 50, Picasso illustrera à deux reprises une édition de la nouvelle de Mérimée, en noir et blanc. Une petite salle est dévolue à une collection ayant appartenu à Picasso de cartes postales brodées, dont l’une fait l’affiche «très kitsch» de l’exposition, s’amuse la directrice du musée. Car Carmen, c’est également pour l’artiste espagnol «une provocation face à l’Espagne natale, mais aussi une nostalgie qui pastiche», conclut-elle. Fabienne FAUR (AFP)

Carmen, l’héroïne farouche et rebelle de Mérimée et de Bizet, traverse l’œuvre entière de Picasso où elle incarne autant la femme que le peintre lui-même. «Carmen, c’est lui», affirme une nouvelle exposition du musée Picasso à Paris.
«Picasso, Carmen. Sol y Sombra» présente, jusqu’au 24 juin, quelque 220 œuvres – peintures, gravures, dessins, photographies...