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Actualités - CHRONOLOGIE

WEB CULTURE - Un pastiche potache de la célèbre encyclopédie «Wikipedia» «Désencyclopédie», où l’absurde côtoie le drôle

Sur Désencyclopédie, le pastiche délibérément erroné et grossier de la fameuse Wikipédia, si on lance la recherche sur le Liban, on obtient l’information suivante: «Pays en reconstruction.» Quand on vous disait qu’il s’agissait d’un site mensonger…Késaco, alors? Depuis le début, Wikipedia, la célèbre encyclopédie « collaborative », met en avant le principe d’une autorégulation naturelle de ses contributeurs pour affirmer sa fiabilité. Dans la Désencyclopédie, contrefaçon potache – et version francophone d’Unencyclopedia –, au contraire, tout y est bidon. Cette encyclopédie alternative reprend, dans l’ensemble, une série de vérités peu connues, fictives ou réelles, et dont la genèse remonte à l’époque platonicienne. Des mots grecs «Désen», qui signifie «malodorant», «cyclo», qui signifie «petits pois» et «pédie», qui signifie «pédie», la signification réelle du terme nous échappe à ce jour. Ce que l’on sait, cependant, c’est que la connaissance incluse dans la Désencyclopédie s’est transmise de génération en génération, par l’entremise de codes secrets que l’on retrouve dans les jujubes noirs. Grâce à la technologique d’Internet, ces secrets sont dorénavant accessibles à tous. On se gardera donc de se rendre sur la Désencyclopédie, «écrite entièrement par des singes savants», pour préparer un exposé. Par contre, il est recommandé, pour qui se sent d’humeur badine, d’en parcourir les pages de définitions absurdes, souvent drôles, précédées généralement d’une (fausse) citation de Sacha Guitry pour faire bonne mesure. Ce qui n’empêche pas quelques vérités d’émerger… Prenons, par exemple, l’article consacré aux Casques bleus. À propos des gars de la Finul, une citation de Hassan Nasrallah: «Qu’est-ce que c’est que ces schtroumpfs?» Et la Désencyclopédie de préciser: «Les Casques bleus sont des soldats bien particuliers. Dépendant de l’ONU, leur rôle n’est pas de tuer, mais de se faire tuer. Et pour cela, ils ont un matériel adapté: un casque bleu clair leur permettant d’être tués par une balle de sniper à plus de deux kilomètres dans la pénombre; des véhicules peints en blanc dont la couleur, se dégageant aisément du paysage, leur permet d’être facilement repérés et bombardés par l’aviation ennemie; un fusil dont ils ont ordre de ne pas se servir, à moins d’être déjà morts...» Fâchés, les gars? Qu’ils se consolent avec la notule consacrée à la capitale parisienne, par exemple, qui précise ceci: «Paris a subi une ablation de son ventre, qui fut remplacé par un vaisseau spatial, le Centre Pompompidou.» On l’aura compris, les différents sites de la Désencyclopédie sont souvent utilisés comme des défouloirs par les contributeurs. Le «politiquement correct» n’y est pas de mise, les blagues souvent choquantes et, parfois, d’un goût extrêmement douteux. Les thèmes politiques sont traités avec dérision: par exemple, certaines pages incluent des bandeaux disant que le contenu est approuvé par le Miniver. George W. Bush a droit à deux pages distinctes, l’une le décrivant comme un messie (le plus ridiculement possible), l’autre le décrivant comme un singe. Mais l’étiquette (ou plutôt la non-étiquette) du site veut qu’on n’efface rien. Sauf quand on efface quelque chose, bien sûr... Aux esprits malins qui y verraient un moyen (pas si) subtil de propagande, les (irré)responsables du site indiquent: «Il est difficile que nous influencions l’opinion ou la réputation de quoi que ce soit, puisque nous n’avons ni opinion crédible, ni réputation positive.» Ils assurent que Wikipedia est la parodie de Désencyclopédie et non le contraire, sous prétexte que «Wikipedia est un projet participatif de désinformation de masse en ligne, la propagande postmoderne ayant atteint cette perfection qui consiste à laisser les individus se manipuler, se désinformer, se surveiller et se censurer réciproquement tout seuls comme des grands». Sans abonder dans ce sens, on ne peut que se féliciter de l’existence d’un tel outil. Qui rappelle opportunément à l’internaute imprudent que, sur le Web, tout n’est pas à prendre au premier degré. Maya GHANDOUR HERT
Sur Désencyclopédie, le pastiche délibérément erroné et grossier de la fameuse Wikipédia, si on lance la recherche sur le Liban, on obtient l’information suivante: «Pays en reconstruction.» Quand on vous disait qu’il s’agissait d’un site mensonger…Késaco, alors?
Depuis le début, Wikipedia, la célèbre encyclopédie « collaborative », met en avant le principe...