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Actualités - CHRONOLOGIE

4 400 décès par jour et le bacille de Koch devient plus résistant aux médicaments La tuberculose continue de faucher des centaines de milliers de vies RUBRIQUE RÉALISÉE PAR NADA MERHI

Pour la première fois depuis 1993, lorsque l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré la tuberculose comme une urgence au niveau de la santé publique mondiale, l’épidémie marque le pas, mais le bacille de Koch devient de plus en plus résistant aux médicaments. Ce qui pourrait renverser la tendance, met en garde l’organisation onusienne. Dans un rapport publié à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose, célébrée le 24 mars, l’OMS a noté que «la prévalence de la tuberculose et les taux de mortalité ont probablement diminué à l’échelle mondiale depuis plusieurs années». «Nous constatons actuellement les fruits de l’action mondiale entreprise pour lutter contre la tuberculose et la nature létale de la charge continue que constitue cette maladie, a déclaré le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, à cette occasion. Près de 60% des cas de tuberculose dans le monde sont désormais diagnostiqués et la grande majorité d’entre eux sont traités. Au cours de la dernière décennie, 26 millions de patients ont bénéficié d’un traitement antituberculeux efficace grâce aux efforts des gouvernements et de tout une série de partenaires. Mais la maladie fait 4400 morts tous les jours.» En effet, les experts de l’OMS s’inquiètent de l’accroissement de la résistance du bacille de Koch aux médicaments antituberculeux qui pourrait renverser la tendance au déclin de l’épidémie. Le Dr Mario Raviglione, directeur du département «Stop TB» de l’OMS, indique que «du fait de la menace de l’accroissement de la résistance aux médicaments antituberculeux, la recherche scientifique, permettant de poser de nouveaux diagnostics, de découvrir des médicaments et des vaccins, est plus vitale que jamais». «Si le mouvement de déclin continue d’être aussi lent qu’aujourd’hui, cela prendra des centaines d’années pour éliminer la tuberculose», insiste-t-il. La maladie reste en effet une réalité pour des millions de personnes. En 2005, 8,8 millions de nouveaux cas de tuberculose ont été enregistrés dans le monde, faisant 1,6 million de morts, note le rapport de l’OMS. 7,4 millions de nouveaux cas sont apparus en Asie et en Afrique subsaharienne. Parmi les quinze pays avec les taux d’incidence à la tuberculose les plus élevés, douze sont africains. L’OMS explique en partie cette observation par l’inégalité d’accès au diagnostic et au traitement dans certains pays, mais aussi à une exposition plus grande à la tuberculose des personnes infectées par le virus du sida. Néanmoins, l’épidémie semble avoir atteint un pic en Afrique et pourrait décliner sur ce continent, comme en Asie, selon l’OMS. En Europe, 365346 nouveaux cas ont été enregistrés en 2005, dont 4887 en France, en forte diminution au cours des dix dernières années, relève le rapport. En 1980, la France avait annoncé 17199 cas et 8723 cas en 1995. Pour contrer la menace que fait planer la résistance croissante du bacille, la directrice générale de l’OMS, Margaret Chan, a insisté pour que «davantage d’investissements soient placés dans la recherche». Pour remplir les besoins définis par le Plan global pour arrêter la tuberculose (2006-2015), de l’OMS, 56 milliards de dollars répartis entre les pays endémiques et les donateurs sont nécessaires. Trente et un milliards de dollars manquent encore au budget du Plan global, relève l’OMS. Halte à la maladie La tuberculose peut en général être traitée par une série de quatre médicaments antituberculeux standards, ou de première intention. Si ces médicaments sont mal utilisés, une tuberculose multirésistante peut se développer. Elle est plus longue à traiter, avec des médicaments de deuxième intention, qui sont plus chers et ont davantage d’effets secondaires. La tuberculose à bacilles ultrarésistants peut se développer lorsque ces médicaments de seconde intention sont eux aussi mal utilisés et deviennent donc inefficaces. Comme la tuberculose à bacilles ultrarésistants résiste aux médicaments de première et de deuxième intention, les possibilités de traitement sont sérieusement limitées et le risque de décès extrêmement élevé. Tant la tuberculose multirésistante que la tuberculose à bacilles ultrarésistants peuvent se transmettre d’une personne à l’autre. Le plan mondial Halte à la tuberculose (2006-2015), lancé par le Partenariat Halte à la tuberculose (www.stoptb.org) en janvier 2006, vise au cours des dix prochaines années à traiter 50 millions de tuberculeux et à assurer une thérapie antivirale à 3 millions de patients atteints à la fois par la tuberculose et par le VIH, sauvant ainsi quelque 14 millions de vies. Il a pour objectif de réduire de moitié, d’ici à 2015, la prévalence de la tuberculose et le nombre de décès qu’elle entraîne, comparés avec les niveaux de 1990.
Pour la première fois depuis 1993, lorsque l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré la tuberculose comme une urgence au niveau de la santé publique mondiale, l’épidémie marque le pas, mais le bacille de Koch devient de plus en plus résistant aux médicaments. Ce qui pourrait renverser la tendance, met en garde l’organisation onusienne.
Dans un rapport publié...