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Actualités - CHRONOLOGIE

FINANCE Le changement de ton de la Fed rassure les investisseurs

Le ton adouci adopté par la Réserve fédérale américaine a peut-être persuadé les investisseurs que la grande correction des marchés mondiaux en 2007 est terminée et qu’ils veulent repartir à l’assaut pour récupérer les gains perdus fin février et début mars. Le MSCI World Index, principal indice mondial des marchés actions, a déjà effacé environ 80 % de sa perte et ne se trouvait hier qu’à 1,5 % d’un plus haut historique. D’autres grands indices suivent le même chemin. Le S&P 500, baromètre de Wall Street, était à moins de 1 % de sa clôture du 26 février, avant la dégringolade. Pour l’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 il reste 2,6 % à rattraper et 4,5 % pour le Nikkei à la Bourse de Tokyo. Les craintes de tempête sur les marchés s’éloignent rapidement. L’indice américain VIX qui mesure leur volatilité a pratiquement retrouvé son niveau d’avant les turbulences de ces dernières semaines. Son équivalent allemand n’est qu’à un cheveu derrière. « Nous attendions une correction, mais nous ne nous attendions pas à ce qu’elle soit aussi rapide », commente Max King, analyste chez Investec Asset Management. L’euphorie des marchés mondiaux partie mercredi de Wall Street s’explique essentiellement par le communiqué du Comité de politique monétaire de la Fed, qui a laissé ses taux inchangés et, compte tenu des difficultés de l’immobilier aux États-Unis, n’a plus évoqué l’éventualité d’un nouveau resserrement monétaire. Ce qui a dans la foulée suscité des spéculations sur une baisse des taux américains dans l’année. De nombreux investisseurs ont trouvé rassurant que le président de la Fed Ben Bernanke, comme autrefois son prédécesseur Alan Greenspan, semble même prêt à assouplir la politique monétaire pour soutenir la croissance et amortir d’éventuelles secousses, comme celles provoquées récemment par les difficultés du crédit immobilier à risques. Une remontée progressive « Le marché est soutenu par sa liquidité et cette situation devrait continuer », estime Hideo Ueki, chez UBS Global Asset Management au Japon. Mais il souligne qu’il reste essentiel de faire attention aux fondamentaux économiques. Les risques d’un ralentissement de l’activité américaine ont en effet nourri les réflexions qui ont amené la Fed à assouplir sa rhétorique monétaire. Dans une certaine mesure, le discours apaisant de la Banque centrale est venu couronner un retour au calme déjà entamé par les marchés, dont la récente volatilité n’a d’ailleurs pas affecté l’activité des fusions-acquisitions. Ne serait-ce que ces quinze derniers jours, le britannique Imperial Tobacco a fait une offre de 11,5 milliards d’euros sur son concurrent franco-espagnol Altadis et la banque Barclays a annoncé être en discussions en vue du rachat de la néerlandaise ABN Amro pour 60 milliards d’euros. Divers indices suggèrent cependant que les investisseurs institutionnels recherchent surtout les valeurs rendues bon marché par leur récente dégringolade. « Nous sommes revenus en territoire positif, mais le marché va remonter progressivement plutôt que faire un bond », prévoit Max King, chez Investec, en relevant que la baisse des rendements des fonds d’État améliore la valorisation relative des marchés actions. King n’est pas seul à le penser. Selon une enquête Reuters menée dans le monde entier du 14 au 21 mars auprès de plus de 150 analystes et gérants de fonds, il ressort que les marchés tablent sur une progression de 9 à 10 % des Bourses asiatiques par rapport à leur niveau actuel et pronostiquent un gain à peine moindre pour les Bourses des États-Unis, de France et d’Allemagne.
Le ton adouci adopté par la Réserve fédérale américaine a peut-être persuadé les investisseurs que la grande correction des marchés mondiaux en 2007 est terminée et qu’ils veulent repartir à l’assaut pour récupérer les gains perdus fin février et début mars.
Le MSCI World Index, principal indice mondial des marchés actions, a déjà effacé environ 80 % de sa perte...