Échos de Syrie La Syrie lance la première usine d’assemblage de voitures

Par Jihad YAZIGI La première usine d’assemblage de voitures a été inaugurée le 8 mars en présence du président Bachar el-Assad et du vice-président iranien, Parviz Davoudi. Le constructeur irano-syrien (Syrian-Iranian Automobile Manufacturing Company, Siamco) est une coentreprise de 60 millions de dollars entre l’Iran et la Syrie. La compagnie publique syrienne, General Organization of Engineering Industries, détient 35 % des parts, Iran Khodro, un constructeur public iranien, détient 40 %, et Sultan Trading, l’agent officiel de Iran Khodro en Syrie depuis 2001, détient le reste. Dans un entretien à The Syria Report, Ziad Kutayni, le vice-président du conseil d’administration de Siamco, a dit s’attendre à vendre 10 000 voitures Cham (tel est le nom qui sera donné à l’automobile) par an. En 2006, le marché automobile syrien s’est élevé à 75 000 unités, en hausse de 36,4 % par rapport à 2005, et de 134,3 % par rapport à 2004, où il atteignait 32 000 unités, a indiqué M. Kutayni. Ramené à la taille actuelle du marché, Cham aurait alors 13 % de parts de marché. Au début, Siamco va assembler des composants importés d’Iran. Toutefois, certains des composants, notamment ceux qui ne reposent pas sur une technologie sensible et très développée, comme les pare-brises, les filtres, les échappements et les sièges, devraient être produits localement avant la fin de l’année, a ajouté M. Kutayni. Les autres composants, comme les moteurs ou les boîtes de vitesses, nécessiteront davantage de temps avant d’être produits en Syrie. Actuellement, les composants de Cham sont importés d’Iran avec des tarifs douaniers de 5 %. Tandis que les tarifs douaniers appliqués aux voitures importées varient entre 40 % pour les voitures aux moteurs de 1 600 centimètres cubes (cc) ou moins, et 60 % pour les engins de 1 800 cc et plus. Le modèle 1 600 cc de Cham sera vendu à 575 000 livres syriennes (11 500 dollars) et le modèle 1 800 cc sera proposé à 625 000 livres (12 500 dollars). Selon M. Kutayni, l’arrivée de Cham sur le marché à un prix compétitif a déjà entraîné une baisse d’environ 15 % des prix des voitures importées de petites et moyennes tailles. Bien que la clientèle ciblée soit issue des classes moyennes ou à faibles revenus, la demande devrait dépasser l’offre, a poursuivi M. Kutayni. À ce stade, la production ne doit donc répondre qu’aux besoins du marché local. Mais, « quand le processus de production aura une vraie valeur ajoutée, nous commencerons à envisager une expansion régionale », a-t-il conclu. En coopération avec : The Syria Report editor@syria-report.com