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Actualités - CHRONOLOGIE

THÉÂTRE - Issam Bou Khaled et Fadi Abi Samra au Tournesol En attendant de voir «La page 7»

Amis de l’absurde, voilà une pièce pour vous! Issam Bou Khaled et Fadi Abi Samra nous proposent en effet cinquante minutes de palabres sans queue ni tête. Mais, et comme dans la plupart des cas dans ce genre de théâtre, le banal est chargé de sens et l’anodin est forcément malin. Une « Page 7 » à lire entre les lignes donc. Coécrite par les deux acteurs, cette pièce occupe les planches du théâtre Tournesol, jusqu’au 8 avril. Amis de longue date, Bou Khaled et Abi Samra disent s’être régalés, mais aussi et surtout défoulés en rédigeant le texte. Une écriture à quatre mains, née de la complicité et de la complémentarité de ces deux jeunes professionnels du théâtre. Ils se sont rencontrés pour la première fois vers la fin des années 1980. Issam préparait son examen d’entrée à la faculté des beaux-arts de l’UL et Fadi, alors étudiant en première année, s’est proposé de l’aider. L’amitié forgée sur les planches universitaires s’est ainsi tout naturellement poursuivie au fil des années et des collaborations dans un cadre plus formel et professionnel. D’abord, en 1997, dans The Trigone – devenue Trio en arabe – de James Broom Lean, au Théâtre de Beyrouth, adaptée et mise en scène par Bou Khaled. Cette même année, et sous l’égide de Roger Assaf, ils apparaissaient dans Le jardin de Sanayeh et, en 2003, ils forment un tandem ovationné par la critique dans l’adaptation libanaise « assafienne» d’En attendant Godot. «Page 7 est justement une continuation des tribulations de Vladimir et d’Estragon», indique Issam Bou Khaled. « Nous reprenons l’idée des deux vagabonds vivant en marge de la société qui parlent de tout et de n’importe quoi, dans un discours qui semble n’avoir ni queue ni tête, poursuit Fadi Abi Samra. Mais si on fouille un peu au niveau de la gestuelle, du mime, on s’aperçoit vite que sous ce “n’importe quoi”, il y a une interprétation riche de sens: le comique devient tragique, le tragique devient comique, les hommes sont représentés comme des pantins dirigés par l’ennui qui leur pèse et lisent cette fameuse page 7 du journal pour donner sens à cette existence.» Les deux «héros» n’ont pas de passé, leur avenir est aléatoire, leur présent est des plus précaires. Nous ne savons rien d’eux. Ils oscillent entre deux mondes : celui des morts et celui des vivants. Ils sont dans un temps suspendu. «Personnages marginaux, certes, mais qui symbolisent inconsciemment l’essence même de la société qui les rejette », souligne Bou Khaled. À creuser, ça vaut le coup. Jusqu’au 8 avril, à 20h30, au théâtre Tournesol, rond-point Tayyouneh. Tél.: 01/381290. Maya GHANDOUR HERT

Amis de l’absurde, voilà une pièce pour vous! Issam Bou Khaled et Fadi Abi Samra nous proposent en effet cinquante minutes de palabres sans queue ni tête. Mais, et comme dans la plupart des cas dans ce genre de théâtre, le banal est chargé de sens et l’anodin est forcément malin. Une « Page 7 » à lire entre les lignes donc. Coécrite par les deux acteurs, cette pièce...