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Le document d’entente CPL-Hezbollah contribue-t-il à ralentir le déclin politico-économique?

Le document d’entente entre le Courant patriotique libre et le Hezbollah a été signé le 6 février 2006 lors d’une rencontre entre Michel Aoun et Hassan Nasrallah. Cette réunion a été l’occasion d’un dialogue interlibanais portant sur des questions litigieuses et stratégiques relatives au rôle du pays ainsi qu’à son avenir. Elle est d’autant plus importante qu’elle s’est déroulée dans un endroit fort symbolique: l’enceinte d’une église située, pendant la période de la guerre civile, sur la ligne de démarcation qui a séparé les Libanais pendant presque quinze ans. En réalité, l’entente a été réalisée par voie de négociation menée en toute bonne foi, de part et d’autre, suite à de franches discussions, évitant le plus possible la confrontation. Force est de constater que la négociation qui a été conduite dans la transparence a évité des critiques et a suscité la confiance mutuelle entre les parties. Ce document vise à combattre les préjugés, les divisions, les incompréhensions qui font peser des menaces sur l’unité nationale. Cette entente revêt, pour nous, une importance toute particulière, dans la mesure où elle intervient à une période critique où la région connaît une mutation socio-économique majeure et où la société connaît un déclin politico-économique qui marque son histoire contemporaine. Ce déclin possède une réalité propre, indépendante des facteurs extérieurs, tels que la comparaison des tendances démographiques ou l’apparition d’éléments économiques plus ou moins favorables. Il s’observe à partir de la capacité des Libanais à s’organiser et à conduire une évolution innovante et créatrice. Il se caractérise également par une fracture nationale multidimensionnelle sociale, politique, territoriale, économique, numérique et démographique. Sur le plan social, il convient de rappeler que la guerre civile (1975-1990) a accentué l’impression qu’il existe un fossé grandissant et un manque de compréhension entre les confessions libanaises – un environnement qui a été exploité et exacerbé par des mains invisibles étrangères. Sur le plan économique, nous partageons l’avis de la majorité des économistes selon lequel l’essor économique que le Liban a connu avant la guerre civile et pendant les années quatre-vingt-dix n’est qu’une illusion basée sur des déséquilibres sectoriels et régionaux et sur des inégalités sociales criantes (de nos jours, 4% de la population se partagent 33% du revenu national). Sur le plan externe, les liens économiques qui se sont tissés entre le Liban et certains pays du Moyen-Orient confèrent à l’économie libanaise la particularité d’être en permanence tributaire de son environnement régional. Cet état de fait compromet la cohésion sociale et l’unité nationale, et exacerbe les tensions confessionnelles et populaires. Ce contexte ne reflète nullement une «tranquillité» qui permet aux agents économiques d’y voir la confirmation de leurs anticipations. En réalité, leurs décisions se fondent sur une connaissance très imparfaite de l’univers économique où ils sont constamment confrontés à des choix en avenir risqué, dans les contextes aussi divers que sont la consommation, l’épargne, la production, l’assurance, la formation de portefeuilles d’actifs, l’investissement et les décisions stratégiques. L’entente CPL-Hezbollah ouvre une nouvelle ère de convivialité entre les confessions, réaffirme l’interdépendance de leur destin et engendre une dynamique de solidarité nationale entre elles. Elle débouche incontestablement sur un climat de cohabitation contribuant à améliorer l’information relative aux paramètres qui conditionnant les décisions économiques des Libanais. La généralisation de cette entente à la majorité des Libanais pourra servir à terme non seulement à ralentir le déclin du Liban, mais aussi et surtout à l’inverser. Les Libanais doivent être conscients de leur grande responsabilité au regard des enjeux futurs. Le Liban de demain ne peut plus être une simple continuation du passé; nous n’avons plus le droit d’ignorer notre histoire ni de refuser d’en tirer les leçons, quel qu’en soit le prix, moral ou psychologique; les générations futures ne nous pardonneront pas si nous ne mettons pas en place une nouvelle république qui peut les protéger des erreurs que nous avons commises. Les hommes passent, le Liban demeure.Sachons, en son sein, cultiver l’harmonie et la cohésion sociale pour inverser son déclin. Dr Hassan AYOUB Consultant
Le document d’entente entre le Courant patriotique libre et le Hezbollah a été signé le 6 février 2006 lors d’une rencontre entre Michel Aoun et Hassan Nasrallah. Cette réunion a été l’occasion d’un dialogue interlibanais portant sur des questions litigieuses et stratégiques relatives au rôle du pays ainsi qu’à son avenir. Elle est d’autant plus importante...