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Actualités - OPINION

Soyons vulnérables !

Les jeunes ont depuis toujours été les instigateurs du changement et du développement dans divers pays et à différentes époques. Ils avaient le plus souvent répondu au besoin de libérer leurs sociétés des chaînes de l’injustice et de la corruption dont elles étaient souvent victimes. Leur éventuelle réussite dans leurs missions était étroitement liée à l’unité et à la détermination dont ils faisaient preuve dans la poursuite de leurs buts. De telles aspirations au changement sont familières à notre pays, d’autant plus que le Liban a été, au fil des siècles, la scène d’instabilités diverses. Mais aujourd’hui, plus qu’à n’importe quelle autre période, le Liban a besoin de nous, ses jeunes citoyens en quête de sa souveraineté. Est-ce en transformant nos campus universitaires en vrais champs de confrontation que nous servons les intérêts de notre pays? Est-ce en étant aveuglés par de simples slogans politiques que nous prétendons guider le Liban vers sont indépendance? La situation de notre pays est loin d’être désespérée. Elle est par contre extrêmement délicate. Acceptons l’autre, comprenons-le. Il n’y a pas de raison pour que nous ne puissions pas atteindre ce degré d’entente. Mais si cela s’avère vraiment impossible, respectons-le au moins. On nous a appris à être invulnérables quand il s’agit d’exprimer l’opinion de son parti ou de défendre sa position. Cette attitude est malheureusement la source de la majorité de nos problèmes. Soyons vulnérables. Soyons vulnérables parce que c’est à travers notre vulnérabilité même que nous pourrons progresser aux niveaux individuel et collectif, et permettre ainsi à notre pays de retrouver la place et le poids qu’il recherche depuis des années. Par contre, notre invulnérabilité favorisera la persistance de nos maux et l’immutabilité de notre situation sur les plans politique, économique et social. Soyons courageux et sachons pardonner. Il faut de la force pour dénoncer, mais il faut du courage pour se taire. Que chacun d’entre nous s’affronte lui-même avant d’aller affronter les autres. La sagesse devrait gouverner nos décisions et nos actions durant cette période sensible pour notre pays. Nous possédons des atouts efficaces et puissants que nous n’avons pas entièrement su exploiter jusqu’ici, à commencer par la diversité sociale, culturelle et religieuse dont nous bénéficions. Dans plusieurs pays, la diversité est souhaitée et recherchée parce qu’elle est perçue comme un facteur de cohésion sociale et de développement équilibré. Apprécions le trésor dont nous bénéficions à sa juste valeur et sachons profiter de notre riche diversité à des fins constructives et non destructives. Soyons unis à travers notre diversité comme les radiations lumineuses de différentes couleurs s’unissent pour former la lumière. Évitons les prismes du confessionnalisme et de la corruption, et rejetons le culte de la personne. Celui-ci n’a pas de place dans les vraies démocraties. Il est décevant de constater qu’une grande partie de la jeunesse libanaise est aveuglement influencée par les chefs politiques, religieux et communautaires. Nous avons besoin d’eux pour qu’ils nous servent de guides et d’exemples, mais pas pour qu’ils nous télécommandent comme bon leur semble. N’ayons pas peur de construire notre pays sur des idées et non pas sur des personnes. Véhiculons plutôt ces idées à travers des personnes. Quelles idées? Celles de la liberté, de la justice, de l’honnêteté et du vrai patriotisme. De tels concepts pourraient paraître fragiles de l’extérieur, mais ils constituent en fait la base la plus solide pour la construction d’un État autonome, démocratique et développé. Wassim LABAKI Étudiant – USA
Les jeunes ont depuis toujours été les instigateurs du changement et du développement dans divers pays et à différentes époques. Ils avaient le plus souvent répondu au besoin de libérer leurs sociétés des chaînes de l’injustice et de la corruption dont elles étaient souvent victimes.
Leur éventuelle réussite dans leurs missions était étroitement liée à l’unité...