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EXPOSITION - « File/Open » à l’Espace SD jusqu’au 31 mars Les fragments très ordonnés de Benoît Debbane

Sa signature accompagne depuis des années caricatures de presse francophone, graffitis mais aussi illustrations et autres couvertures de magazines de mode. Très diversifié, son travail peut sublimer les monstres, Alien reste à ses yeux un modèle de beauté, sublimer les femmes, ou amuser la jeunesse. Pour sa première exposition, Benoît Debbane a choisi de présenter une vingtaine d’illustrations numériques de son cru. «Le fruit de longues recherches», qui tiennent à balayer l’illustration traditionnelle en proposant un voyage au pays du numérique, sous le titre, très numérique également, de File/Open. Pas de doute, il est bien le fils de Frida Debbane. Elle a semé en lui la graine de l’artiste. On retrouve dans son regard une douce folie peu ordinaire, teintée de nostalgie. Une déconnexion totale avec le monde extérieur, sa course contre la montre, ses bavardages et ses mondanités. Le nuage de Benoît s’appelle illustration. C’est son espace d’expression, son espace de liberté, où il peut évoluer en dehors de la marge. Benoît dessine depuis toujours. Peut-être a-t-il crayonné ses premiers mots à défaut de les dire... Après avoir étudié l’architecture à l’ALBA et tenté en vain de s’enfermer dans un bureau, il se jette spontanément dans l’illustration. «L’architecte, précise-t-il, n’est pas seulement un bâtisseur. Il est surtout un artiste.» Pareil pour notre artiste. Ses illustrations sont construites dans un parfait équilibre, même lorsqu’il s’agit de fragments d’objets éparpillés qui ne tardent pas à devenir abstraction. Langage informatique «Je fais des choses beaucoup plus compliquées que les caricatures, aime-t-il à rappeler. Les illustrations de mode numériques me passionnent. J’aime croire que cet art pourra un jour remplacer la photo. J’ai voulu montrer cet aspect de mon travail, plus pointu et plus élaboré.» Benoît Debbane présente une vingtaine de toiles, la plupart mesurant 2m x 1m, une surface sur laquelle il étale une parfaite maîtrise de cette technique, colorée et à la fois froide, car distante et objective. L’exposition se divise en quatre thèmes: les graffitis, les abstractions, le figuratif et, enfin, les illustrations de mode. Graffitis qu’il compose à son gré, sur son ordinateur. «J’aime les textures. J’enlève, je mets, je rajoute. L’effet obtenu ne peut se faire que de cette manière.» Explosion de couleurs, de contrastes, «de planètes», de lignes et de formes. Sensation visuelle, « nébuleuse », que l’on retrouve également dans ses très dynamiques toiles abstraites. «En regardant de près, on peut voir d’infinis détails, dans une composition riche en formes et couleurs.» Un peu plus loin dans cette balade dans le monde de Benoît, les toiles deviennent plus figuratives. Les éléments prennent la forme d’un objet reconnaissable, une orchidée. Dans ses illustrations de mode, enfin, il se sert de photos pour créer un univers de papier glacé, un univers moins glacé avec des couleurs fraîches et rafraîchissantes. «Je laisse libre cours à mon imagination pour décrire la femme.» «Je n’ai pas envie, conclut Benoît Debbane, que les gens trouvent mon travail sympathique. En sortant de l’image traditionnelle de la toile avec peinture à l’huile ou acrylique, je ne veux pas laisser indifférent. Pas de demi-mesures. Je préfère qu’on aime ou qu’on n’aime pas. C’est bien plus intéressant...» Carla HENOUD
Sa signature accompagne depuis des années caricatures de presse francophone, graffitis mais aussi illustrations et autres couvertures de magazines de mode. Très diversifié, son travail peut sublimer les monstres, Alien reste à ses yeux un modèle de beauté, sublimer les femmes, ou amuser la jeunesse. Pour sa première exposition, Benoît Debbane a choisi de présenter une...