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Actualités - REPORTAGE

En théorie, les soldates ne sont pas autorisées à intégrer des unités de combat sur le champ de bataille Le rôle de la femme dans l’armée US a changé avec la guerre en Irak

La guerre en Irak a profondément changé l’image et le rôle de la femme dans l’armée aux États-Unis, alors que nombre de femmes soldats ont été tuées ou blessées. Théoriquement, les femmes dans l’armée américaine ne sont pas autorisées à intégrer des unités de combat sur le champ de bataille, selon les règles édictées par le Pentagone il y a une dizaine d’années. Elles peuvent en revanche servir sur des bâtiments de guerre ou piloter des avions de combat. Mais la situation en Afghanistan et en Irak, où les États-Unis font face à une insurrection sans réelle ligne de front, a changé la donne avec de plus en plus de femmes confrontées à des situations de combat. « La guerre en Irak a marqué un tournant pour les femmes dans l’armée », affirme Lori Manning, capitaine de la marine à la retraite qui dirige un centre d’études sur les femmes dans l’armée, au sein de l’Institut d’éducation et de recherche des femmes à Washington. « Ces deux guerres ont montré que les femmes peuvent être efficaces au combat », a-t-elle déclaré à l’AFP. « En Irak, les femmes sont totalement engagées sur le terrain du combat défensif, si ce n’est plus, et elles le font très bien », a indiqué Mme Manning à l’AFP. « Tout ce qu’on a pu prédire sur l’opinion publique américaine qui ne supporterait pas de voir des femmes tuées à la guerre ne s’est pas produit », ajoute-t-elle. Selon des statistiques du Pentagone, 150 000 femmes sont actuellement engagées dans l’armée américaine, et 83 ont été tuées en Irak et en Afghanistan depuis 2002. Plus de 500 ont été blessées. La plupart des tuées et blessées l’ont été en Irak. Même si l’armée affirme qu’elle maintient sa politique de ne pas affecter des femmes directement au combat, les actions de guérilla en Irak, mais aussi le manque de troupes formées et l’augmentation du nombre de femmes à des rangs plus élevés ont brouillé les limites traditionnelles entre unités de combat et unités de soutien des troupes. Une initiative au Congrès a tenté en mai 2005 de transcrire en loi les règles du Pentagone, excluant les femmes du combat, mais a rapidement tourné court sous la pression de l’Administration Bush. « Ils se sont rendu compte que si les femmes ne pouvaient pas combattre, ils devraient alors rappeler les troupes, explique Mme Manning. Je crois que notre expérience en Irak va conduire à abolir la politique du Pentagone (...) mais la question ne sera résolue qu’après la fin de la guerre. » Le lieutenant-colonel Bryan Hilferty, porte-parole du Pentagone, a indiqué toutefois que les femmes n’étaient pas « affectées à des unités dont la mission première est de combattre les forces ennemies sur le terrain. Tous les soldats sont des guerriers, et tous les soldats sont entraînés et prêts à se battre si nécessaire ». Ceux qui sont opposés à l’affectation des femmes au combat affirment que leur présence sur la ligne de front risque d’affaiblir l’efficacité et la cohésion des unités de combat. Elaine Donnelly, présidente du Center for Military Readiness, un observatoire conservateur de la préparation militaire, estime que les femmes soldats reçoivent une affectation sur le papier seulement, mais qu’en fait elles sont attachées à des unités de combat. Selon elle, l’armée contourne les règles et met ses soldats en danger car les femmes peuvent être plus faibles physiquement dans des situations de combat, et parce que des relations amoureuses peuvent se nouer et affaiblir la cohésion d’une unité.
La guerre en Irak a profondément changé l’image et le rôle de la femme dans l’armée aux États-Unis, alors que nombre de femmes soldats ont été tuées ou blessées.
Théoriquement, les femmes dans l’armée américaine ne sont pas autorisées à intégrer des unités de combat sur le champ de bataille, selon les règles édictées par le Pentagone il y a une dizaine...