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VIENT DE PARAÎTRE - « La fabrication d’un mensonge », d’Audrey Diwan Turbulences sur fond de dentelle blanche...

Parrainée par Lolita Pille (auteur de Hell et fer de lance de la jeune génération d’écrivains des beaux quartiers qui prennent la plume pour décrire avec cynisme et humour noir l’enfer de leur vie de gosses de riches!), Audrey Diwan, journaliste française (à Technikart et Glamour) d’origine libanaise, vient de publier son premier roman: La fabrication d’un mensonge (éd. Flammarion). Deux cents pages d’une intrigue plutôt bien ficelée qui tourne autour du mariage. Tout commence lorsque Raphaëlle, éternelle étudiante allant sur sa huitième année d’études supérieures, cède à l’insistance de ses parents, qui la poussent à se trouver au moins un emploi pour l’été. En passant devant une boutique de robes de mariées, boulevard Magenta, à Paris, elle est happée par l’annonce suivante: «Recherche personnel. Urgent.» Autant vous prévenir tout de suite: Audrey Diwan ne verse pas dans la guimauve. Son ton est au contraire d’un cynisme étincelant. Un exemple: «(...) Dans quinze jours, un mois, on va essayer de vous faire entrer dans une toute petite cage, une cage équipée d’une cuisine, d’une télé, d’un téléphone et de tonnes d’obligations, comme celle de coucher toutes les semaines avec le même type qui va grossir et semer ses cheveux sur l’oreiller jusqu’à ce que la mort vous sépare. Et il vaut mieux que vous sachiez que souvent la mort est vicieuse, qu’elle se fait attendre longtemps et que ce même type a parfois le temps de perdre ses dents avant qu’elle ne vienne le chercher (...)» Drôle, acide, alerte Voilà un avant-goût de ce roman «à la fabrication artisanale», comme celle d’un mensonge, tiens! (dont la narratrice nous donne la recette). Un texte court (200 pages), aux faux airs de journal intime, narrant l’emprise d’une fascination. Celle-ci va entraîner Raphaëlle, l’héroïne bourgeoise, coincée et surprotégée, dans une cavale, façon Thelma et Louise, avec Lola, une tigresse en minijupe léopard... Un texte travaillé «sur-mesure» pour combiner – avec un bel équilibre – une base réaliste (une éternelle adolescente de 25 ans qui collectionne les diplômes pour retarder le moment de se lancer dans la vie active), un ton à la fois léger et d’une cruelle lucidité (les considérations de Mlle Diwan sur le couple ou la famille sont féroces, voire carrément sardoniques !), une pincée d’autofiction (son héroïne est une Parisienne de famille libanaise parfaitement intégrée), un zeste de réflexions sociologiques sur l’ère du temps (dont une théorie intéressante sur la féminisation des hommes et l’éclosion d’une nouvelle société de femmes «qui cherchent moins à séduire les mâles qu’à impressionner leurs égales») et surtout un sens de la formule alerte, drôle et acide... Tenez, en voici un exemple: «À l’église, la seule personne qui pleure sincèrement le jour où tu te maries, c’est ta mère. Parce qu’elle sait dans quelle galère tu es en train de te fourrer. Mais pour le bien et la survie de l’espèce, elle n’a pas le droit de te le dire.» Vous croyez encore au mariage? Lisez donc Audrey Diwan. Elle vous en révélera quelques secrets de fabrication... Zéna ZALZAL
Parrainée par Lolita Pille (auteur de Hell et fer de lance de la jeune génération d’écrivains des beaux quartiers qui prennent la plume pour décrire avec cynisme et humour noir l’enfer de leur vie de gosses de riches!), Audrey Diwan, journaliste française (à Technikart et Glamour) d’origine libanaise, vient de publier son premier roman: La fabrication d’un mensonge (éd....