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Une initiative du LCPS qui vise à initier aux enjeux de la loi électorale Cha’n ou la volonté des jeunes de participer à la « chose publique » Jad SEMAAN

Tous les jeunes cerveaux n’ont pas quitté le pays. La preuve ? La campagne Cha’n, qualifiant, selon les organisateurs, « la chose publique », menée par un groupe de chercheurs âgés de pas plus de vingt-cinq ans en est la preuve. De quel Cha’n s’agit-il ? L’objectif premier de la campagne est de faire émerger la question de la loi électorale en ces temps de forte polarisation et de sensibiliser les jeunes du pays aux enjeux d’une nouvelle loi électorale. « Une fois un compromis politique atteint, la nouvelle bataille au Liban s’appellera loi électorale », souligne Jamil Mouawad, qui supervise, au même titre que Maya Doueihy, le projet – une initiative du département de la jeunesse au sein du Centre libanais pour les études politiques (LCPS). Le noyau de jeunes qui mènent la campagne, ou le « Core Team » comme ils se plaisent à l’appeler, prend toutes ses décisions à l’unanimité de ses dix membres. Et des décisions à prendre, il y en a déjà eu. Cha’n part d’un postulat assez simple : la clé de voûte et le stabilisateur d’un système politique serait une loi électorale juste. « La réforme électorale conférera une légalité aux représentants, à la Chambre et au gouvernement, rappelle M. Mouawad. Nous en finirons alors avec l’échange d’accusations dans le genre “élu de manière fictive” et “illégitime”. » Un autre but est de pousser les jeunes à participer à la prise de décision. Cha’n aspire aussi à défendre les réformes prônées par la commission présidée par Fouad Boutros (chargée de l’élaboration d’une nouvelle loi électorale) et à les maintenir à l’ordre du jour. Il s’agit notamment du quota féminin sur les listes électorales et de l’âge de vote à dix-huit ans. Dans leurs idées et leur démarche, les chercheurs du LCPS sont, cependant, autonomes et indépendants de la commission Boutros, dont ils ne partagent pas toutes les propositions, et de toute autre allégeance fut-elle politique ou tribale. Contre le vote à dix-huit ans En pratique, des ateliers de travail ont déjà été organisés en décembre dernier, à Broummana. Quarante-cinq jeunes de divers horizons socioculturels et de différentes confessions, venus de toutes les régions libanaises, ont été initiés aux enjeux d’une nouvelle loi électorale. Chaque groupe de dix jeunes était encadré par un jeune chercheur qui leur a parlé du quota féminin, de l’âge de vote, de la division des circonscriptions, du système de vote, du vote des émigrés, de la commission des médias, des régulations de la publicité électorale et de tout ce qui se rattacherait à une nouvelle loi électorale. Au terme de trois journées de travail, deux recommandations majeures avaient été prises : • Tenir une réunion avec les médias pour les gagner au projet (qui a déjà eu lieu en février dernier). • Constituer dix nouveaux ateliers de travail dans toutes les régions libanaises, chaque atelier regroupant entre 75 et 80 jeunes (soit près de 800 personnes) âgés de 18 à 30 ans. Comme lors des journées de Broummana, les participants seront invités à répondre, une nouvelle fois, à un questionnaire, afin de sonder leur opinion vis-à-vis des questions susmentionnées, particulièrement celle de l’âge de vote. À ce niveau, il convient de signaler qu’ils étaient vingt personnes parmi les quarante-cinq ayant participé aux ateliers, en décembre, à s’exprimer contre le vote à dix-huit ans. Au terme des travaux des dix prochains ateliers de travail, dont six se tiendront en dehors de Beyrouth, un vote de simulation sera organisé pour déterminer la réponse des jeunes à chaque question posée. Le comportement électoral de la jeunesse Dans la foulée du dépouillement et de l’analyse des résultats, une conférence de presse devrait être tenue. L’étude finale, qui aura établi les données quantitatives et qualitatives, sera présentée aux médias et aux responsables politiques. Quel est le comportement électoral de la jeunesse libanaise ? Quelles motivations poussent-elles les jeunes à défendre telle ou telle idée ? Qu’est-ce qui détermine leur choix électoral ? Est-ce la personnalité du candidat à la députation, son programme électoral, la disponibilité de ce dernier, les rapports familiaux, le clientélisme… ? À toutes ces questions et à d’autres, le rapport final de Cha’n, à paraître en mai prochain, devrait donner les réponses complètes. Pour fêter l’aboutissement du projet et pour lui assurer la couverture médiatique qu’il mérite, un concert intitulé « La jeunesse participe aux affaires publiques » sera donné, dans la foulée des ateliers de travail. Une pièce de théâtre de vingt-cinq minutes, écrite par Mouna Jalwan, étudiante à la Lebanese American University (LAU), sera également montée, afin de rappeler le rôle des médias dans l’opération électorale et de parodier, dans un but constructif, le comportement du candidat et de l’électeur libanais. La pièce devrait être jouée dans plusieurs régions du pays. Mais où donc ces jeunes-là vont-ils encore puiser le courage de dévier le cours des événements au service de l’avenir dont ils rêvent, après tant de désenchantements ? « C’est notre grand défi, répond Jamil, alias Jimmy, Mouawad. Il y a encore des jeunes, indépendants sur le plan politique, qui pensent sur le long terme, afin de trouver des solutions qui semblent plus vitales et plus intéressantes ! »
Tous les jeunes cerveaux n’ont pas quitté le pays. La preuve ? La campagne Cha’n, qualifiant, selon les organisateurs, « la chose publique », menée par un groupe de chercheurs âgés de pas plus de vingt-cinq ans en est la preuve.
De quel Cha’n s’agit-il ?
L’objectif premier de la campagne est de faire émerger la question de la loi électorale en ces temps de forte...