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Actualités - CHRONOLOGIE

Ulster - Scrutin crucial pour le partage du pouvoir Les Nord-Irlandais élisent une nouvelle Assemblée régionale, espérant que cette fois sera la bonne

Les Nord-Irlandais ont voté hier pour élire une nouvelle Assemblée régionale, espérant permettre ainsi la remise en route d’institutions semi-autonomes stables, avec un partage du pouvoir entre catholiques et protestants. Neuf ans après l’Accord du Vendredi Saint, c’est la troisième fois qu’ils se rendent aux urnes pour élire les 108 membres de cette Assemblée, suspendue depuis 2002, espérant que cette fois sera la bonne. Ces élections doivent conduire d’ici au 26 mars à la formation d’un gouvernement où cohabiteront les ennemis d’hier, protestants unionistes de Ian Paisley et catholiques nationalistes du Sinn Féin de Gerry Adams, l’aile politique de l’Armée républicaine irlandaise (IRA). M. Paisley, 80 ans, gouvernerait alors avec le n° 2 du Sinn Féin, Martin McGuinness, 56 ans. Si le DUP et le Sinn Féin n’arrivent pas à s’entendre d’ici là, Londres et Dublin ont affirmé que l’Assemblée nouvellement élue serait dissoute, et la province directement administrée par Londres avec l’aide de Dublin, pour une durée indéterminée. Mais le Premier ministre britannique, Tony Blair, rêve de voir la situation politique normalisée avant son départ cet été de Downing Street, pour faire un peu oublier le désastre irakien. Jusqu’à présent, le DUP a maintenu le doute. « Jusqu’à ce que nous soyons convaincus que le Sinn Féin est un parti politique démocratique, nous ne nous assoirons pas au gouvernement avec lui », a déclaré Gregory Campbell, député du DUP. « Continuons à serrer la vis, jusqu’à ce qu’ils arrivent là où ils doivent être, a-t-il ajouté. Mais je ne pense pas qu’ils le peuvent d’ici au 26 mars », a-t-il ajouté. Le président du Sinn Féin, Gerry Adams, a accusé le DUP de faire blocage à un règlement. « Soit nous retournons au conflit, au sang et aux larmes que nous avons tous traversés, soit nous allons de l’avant et construisons un nouvel avenir pour le peuple d’Irlande », a-t-il déclaré, en dénonçant « le jeu joué par le DUP ». Depuis deux ans, la donne politique a en effet changé. Le 28 juillet 2005, l’IRA a renoncé à la lutte armée et accepté de détruire son arsenal. Le 28 janvier dernier, le Sinn Féin a également reconnu l’autorité des tribunaux et de la police nord-irlandaise, une première historique. Le scrutin d’hier, où s’affrontaient six principaux partis, est à un tour, avec un système complexe de redistribution des votes, et les premiers résultats sont attendus aujourd’hui après-midi. La campagne n’a guère suscité de passion et les électeurs étaient peu nombreux à se rendre aux urnes. M. Blair doit rencontrer son homologue irlandais, Bertie Ahern, demain pour évoquer les résultats du scrutin. L’Accord du Vendredi Saint est l’épilogue de quelque 30 ans de violences entre les communautés protestante et catholique, qui ont fait quelque 3 500 morts. Si le DUP et le Sinn Féin s’accordent pour gouverner ensemble, dix portefeuilles de ministres (Finances, Économie, Éducation, Santé, Environnement, Culture et Sports, Aménagement...) devront ensuite être répartis entre les partis. Le gouvernement britannique conservera le contrôle des Affaires étrangères, de la Défense et de la Sécurité.

Les Nord-Irlandais ont voté hier pour élire une nouvelle Assemblée régionale, espérant permettre ainsi la remise en route d’institutions semi-autonomes stables, avec un partage du pouvoir entre catholiques et protestants. Neuf ans après l’Accord du Vendredi Saint, c’est la troisième fois qu’ils se rendent aux urnes pour élire les 108 membres de cette Assemblée,...