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Koweït - L’opposition appelle à un règlement « radical » du problème Les crises à répétition illustrent la nature particulière du système politique de l’émirat

Le Koweït était plongé hier dans une nouvelle crise au lendemain de la démission soudaine de son gouvernement, en place depuis seulement huit mois, un événement qui illustre la nature particulière du système politique de ce petit émirat pétrolier. Des politiciens reprochent notamment à ce système d’être peu démocratique, en particulier parce que la composition du gouvernement ne reflète pas les résultats des élections législatives, ce qui se traduit par des crises à répétition entre l’exécutif et le législatif. « Je crois que les crises vont se succéder à moins que nous ne procédions à un règlement radical du problème », a déclaré à l’AFP Hakem al-Mutairi, chef du parti islamiste Oumma, non autorisé. « Nous devons changer nos pratiques politiques traditionnelles qui ont été un échec. Nous devons adopter le pluralisme politique et une alternance pacifique du pouvoir. Notre système n’est pas une vraie démocratie », a ajouté M. Mutairi. Les difficultés ont commencé en janvier 2006 lorsque le riche émirat, première monarchie du Golfe à s’être dotée d’un Parlement élu dès 1962, a connu une lutte de pouvoir au sein de la famille régnante des al-Sabah, qui a culminé avec la destitution de l’ancien émir, malade. Quatre mois plus tard, l’émir dissout le Parlement après un bras de fer avec les députés et convoque des législatives anticipées, remportées par l’opposition. Malgré la présence d’un nouvel émir fort, cheikh Sabah al-Ahmad al-Sabah, et un puissant Parlement, le gouvernement est tombé près de huit mois après sa formation pour éviter un vote de défiance à l’encontre du ministre de la Santé, cheikh Ahmad Abdallah al-Sabah, membre de la famille régnante. Le Premier ministre, cheikh Nasser Mohammad al-Ahmad al-Sabah, avait la possibilité de remanier son gouvernement, mais il a décidé de se démettre car plusieurs autres ministres risquaient d’être auditionnés au Parlement. Actuellement, le poste de Premier ministre et les principaux portefeuilles sont tenus par des membres de la famille régnante, auxquels il est plus difficile de demander des comptes. En vertu de la Constitution, l’émir bénéficie de larges pouvoirs, dont la nomination du prince héritier et du Premier ministre ainsi que la dissolution du Parlement. Le député d’opposition Mussallam al-Barrak estime qu’il n’est pas nécessaire dans l’immédiat de procéder à des réformes majeures du système. « Le problème n’est pas dans la Constitution, mais dans la pratique. Il existe des parties à l’intérieur et à l’extérieur du gouvernement qui ne croient ni dans la démocratie ni dans la Constitution », a déclaré M. Barrak à l’AFP. « Mais si le gouvernement exerçait pleinement son rôle, il n’y aurait aucun problème. Plusieurs ministres n’assument pas leurs responsabilités, favorisant ainsi des interventions extérieures », a-t-il ajouté. L’ex-rédacteur en chef d’al-Watan, un quotidien indépendant, Mohammad al-Jassem, explique les crises à répétition par la poursuite des luttes internes à la famille régnante, dans un article publié sur son site Internet. La dynastie des al-Sabah est composée de deux principaux clans : al-Salem et al-Jaber, qui se sont relayés à la tête de l’État depuis plus de 90 ans.
Le Koweït était plongé hier dans une nouvelle crise au lendemain de la démission soudaine de son gouvernement, en place depuis seulement huit mois, un événement qui illustre la nature particulière du système politique de ce petit émirat pétrolier. Des politiciens reprochent notamment à ce système d’être peu démocratique, en particulier parce que la composition du...