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Rapport - La consommation de drogue est en forte hausse en Europe et en Asie, relève l’OICS L’Afrique, nouvelle plaque tournante pour l’héroïne et la cocaïne

L’Afrique est devenue une des principales plates-formes mondiales pour le trafic d’héroïne, dont la production a explosé en Afghanistan, et de cocaïne, dont la consommation est en forte hausse en Europe et en Asie, relève l’OICS dans son rapport annuel. « Mettant à profit les faibles capacités locales d’interception, les réseaux utilisent la région comme zone de transit » pour acheminer de l’héroïne d’Asie vers l’Europe et l’Amérique du Nord, et de la cocaïne vers l’Asie et l’Europe, relève l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) à Vienne. Le trafic de cocaïne sur le continent africain a ainsi pris une ampleur « particulièrement préoccupante », s’alarme cette instance mandatée par l’ONU, en relevant que la cocaïne était fréquemment échangée contre de l’héroïne avant d’être expédiée en Asie. Comme en Asie, où elle progresse notamment parmi les nouvelles classes aisées en Inde ou à Hong Kong, la consommation de cocaïne a connu un bond en Europe, devenu le deuxième marché au monde après les États-Unis avec des taux de prévalence particulièrement élevés en Espagne et au Royaume-Uni. La superficie totale consacrée à la production de cocaïne apparaît toutefois stabilisée à un niveau inférieur de 28 % à celui de 2000, note l’OICS. À l’inverse, la production d’héroïne, en baisse régulière en Asie du Sud-Est, continue de croître de façon exponentielle en Afghanistan, de loin le premier producteur mondial, avec une hausse de 50 % en un an à 6 100 tonnes en 2006. Cette évolution est intimement liée à la « corruption généralisée » dans le pays, dont un tiers de l’économie est tributaire de l’opium, s’alarme l’OICS. « À moins que le gouvernement afghan ne prenne rapidement des mesures pour s’attaquer à la corruption, ses efforts en matière de contrôle des drogues seront compromis, ce qui freinera encore le progrès politique, la croissance économique et le développement social », souligne l’OICS. En baisse en Europe occidentale et centrale, la consommation d’héroïne augmente en Europe de l’Est et dans les pays de l’ex-URSS, relève le rapport. Dans la majorité des pays, la drogue illicite la plus largement consommée reste toutefois le cannabis, notamment en Europe – où 6 % de la population en a consommé au moins une fois –, en Afrique, au Canada et en Amérique du Sud. Parallèlement à la progression de l’abus de médicaments délivrés légalement ou non, l’OICS relève par ailleurs une rapide progression de la consommation des drogues de synthèse, notamment en Amérique, en Europe et en Asie. Drogue n° 1 au Japon, aux Philippines, en Corée du Sud et en Thaïlande, la métamphétamine est ainsi considérée comme le stupéfiant progressant le plus vite aux États-Unis, et gagne également rapidement en Chine et en Malaisie. Moins populaire en Europe, cette drogue y est supplantée par l’ecstasy (MDMA), deuxième drogue la plus consommée sur ce continent après le cannabis. « Dans tous les cas, la lutte contre les drogues passe par un renforcement des législations et de leur mise en application », a souligné le président de l’OICS, Philip Emafo, lors de la présentation du rapport à Vienne. L’OICS, un organisme indépendant de 13 membres – médecins, pharmacologues et experts – établi en 1968, est chargé de suivre l’application des conventions internationales de l’ONU sur le contrôle des drogues.

L’Afrique est devenue une des principales plates-formes mondiales pour le trafic d’héroïne, dont la production a explosé en Afghanistan, et de cocaïne, dont la consommation est en forte hausse en Europe et en Asie, relève l’OICS dans son rapport annuel.
« Mettant à profit les faibles capacités locales d’interception, les réseaux utilisent la région comme zone de transit »...