Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGE

CORRESPONDANCE - « Tabadol » en tournée aux États-Unis Cinq musiciens libanais créent des échanges rythmiques entre l’Orient et le Nouveau Monde

WASHINGTON, d’Irène MOSALLI Raëd Yassin (contrebasse), Christine Sehnaoui (saxophone), Mazen Kerbaj (trompette), Sharif Sehnaoui (guitare), Ziad el-Ahmadie (oud)… Ces cinq musiciens libanais étaient récemment à l’affiche du Millenium Stage du Kennedy Center à Washington. Et il y avait foule au Millenium Stage, espace ouvert gratuitement au public pour le familiariser avec les jeunes talents, spécialement ceux venus d’ailleurs. S’étaient joints au groupe libanais, trois artistes américains, Gene Coleman (clarinettiste de jazz), Nicole Bindlet et Michelle Storz (danseuses), pour présenter une mouture de musique orientale traditionnelle et contemporaine. Car ce récital est une expérience menée sur le thème «Tabadol Project», basé sur les échanges entre deux pays en vue d’enrichir la créativité et d’arriver à une meilleure compréhension de leurs sociétés et de leurs cultures respectives. Après Washington, le groupe a entrepris une tournée qui l’a mené dans cinq autres villes américaines. À Athens (État de l’Ohio), il s’est produit dans trois différentes universités, à Chicago dans un centre culturel, à Baltimore dans un centre d’art, à Philadelphie dans un centre éducationnel et à New York dans un centre communautaire. Quand ils n’étaient pas en concert, les musiciens libanais ont visité des instituts culturels et ont rencontré des artistes, des experts et des dirigeants œuvrant dans l’univers musical américain et également d’autres impliqués dans les arts plastiques. L’IMA en sons et en images Le «Tabadol Project» est sponsorisé conjointement par le Kennedy Center et le Bureau pour l’éducation et la culture au département d’État. Il a été mis sur pied il y a deux ans, à Berlin, par Gene Coleman, également compositeur américain de renom. Depuis 2001, ce dernier s’est concentré sur les musiques du monde et leurs relations avec d’autres formes artistiques, notamment l’architecture, lui-même s’étant initié à la peinture et à la musique de films. Dans cet esprit, il a intégré au «Tabadol Project» une composition, de son cru, pour musique et vidéo ayant pour sujet l’Institut du monde arabe (IMA), dont l’architecture revient à Jean Nouvel. Cette œuvre est, en un sens, un portrait en sons et en images de l’IMA (vue de l’intérieur et de l’extérieur), la construction devenant ainsi la partition métaphorique de cette composition. C’est là, également, un modèle d’amplification de la «synthétisation» et d’intégration. Un extrait de cette œuvre, originale entre toutes, a été interprété par les musiciens libanais durant leurs concerts à Philadelphie et à New York. Ainsi donc Coleman, qui initialement a amené des musiciens libanais à faire dialoguer les sons de l’Orient et du Nouveau Monde, les a conduits également vers d’autres cieux. Cette fois ceux de la vieille Europe. Avec lui, qui a à son actif d’autres expérimentations, notamment allemandes et japonaises, les cinq du pays du Cèdre pourront bien promener leurs rythmes et les accorder à de multiples latitudes.

WASHINGTON, d’Irène MOSALLI

Raëd Yassin (contrebasse), Christine Sehnaoui (saxophone), Mazen Kerbaj (trompette), Sharif Sehnaoui (guitare), Ziad el-Ahmadie (oud)… Ces cinq musiciens libanais étaient récemment à l’affiche du Millenium Stage du Kennedy Center à Washington. Et il y avait foule au Millenium Stage, espace ouvert gratuitement au public pour le familiariser avec les...