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Actualités - CHRONOLOGIE

CONCERT - À l’amphithéâtre Aboukhater (USJ) Élégance feutrée avec une musique de chambre pour quintette

Présentés par le Conservatoire national supérieur de musique, les concerts des mardis soir donnés habituellement à l’amphithéâtre Aboukhater (USJ) ont toutes les faveurs des mélomanes qui apprécient leur prestation de qualité et le choix judicieux de leur partition. Moments musicaux d’une belle intensité pour des performances qui ne tirent jamais en longueur, tout en accordant le meilleur du monde enchanté de la musique… Fidèles au rendez-vous, musiciens et public se sont retrouvés autour d’une musique de chambre pour quintette où seules deux partitions, de Krommer et de Mozart, ont été admirablement interprétées. Sur scène, cinq instrumentistes, tout vêtus de noir, presque tous familiers à l’auditoire par leurs prestations régulières en ces mêmes lieux. À la clarinette Zsolt Szigeti, aux violons Ondin Brezeanu et Anna Kharazyan, à la viole Timea Szeles et au violoncelle Roman Storojenco. Ouverture tout en élégance feutrée d’un Quatuor en si bémol op 83 pour clarinette, violon, viole et violoncelle de Franz Vincenz Krommer, compositeur tchèque (1759-1831) établi à Vienne, peu connu du grand public, mais dont l’œuvre considérable (plus de 300 ouvrages de tous genres sauf piano, lied et opéra) a marqué tout une époque. Atmosphère musicale aux confins de Haydn pour cette narration tout en nuances subtiles et délicates. Narration en trois mouvements (allegro, menuetto moderato et rondo) pour traduire rêverie, douceur d’être et vague aspiration à des moments d’abandon. Sans brio particulier, avec des phrases à la fois soyeuses et fluides, dans un style adroitement concertant, ce quatuor tout en tonalités tranquilles et en couleurs tendres offre à la clarinette, qui mène d’ailleurs subtilement la mélodie, de beaux moments d’une discrète mais ferme éloquence… Pour prolonger le charme, quoi de mieux que d’enchaîner avec la sublime voix de Mozart? Mozart dans une Quintette KV 581 en la majeur pour clarinette, violons, viole et violoncelle où, avec l’alternance de quatre mouvements (allegro, larghetto, menuetto et tema con variazioni), le rêve est toujours accessible. Un rêve bleu où la ronde des notes, à la fois légères et heureuses, a un inflexible pouvoir d’enchantement. Présence chantante des cordes ici tout en ne négligeant pas les éclats de la clarinette qui, des tonalités les plus graves aux plus aiguës, tient un rôle plus effacé que dans le morceau précédent. Entre un soupçon, à peine perceptible, de vague à l’âme et de mélodies lumineuses, la grâce même est inscrite dans les lignes et les pages de cette composition au charme fuyant comme un mercure insaisissable. Splendide est cet ondoyant menuetto tout en phrases diaphanes où les sonorités des cordes se lovent comme des caresses furtives dans l’air ambiant… Applaudissement d’un public peu nombreux, ravi et comblé par cette prestation certes courte, mais intense. Salut, révérence et exit des musiciens, mais la musique est toujours là, comme le sillage d’un parfum persistant. Edgar DAVIDIAN

Présentés par le Conservatoire national supérieur de musique, les concerts des mardis soir donnés habituellement à l’amphithéâtre Aboukhater (USJ) ont toutes les faveurs des mélomanes qui apprécient leur prestation de qualité et le choix judicieux de leur partition. Moments musicaux d’une belle intensité pour des performances qui ne tirent jamais en longueur, tout en accordant le...