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Actualités - CHRONOLOGIE

PEOPLE L’appétit des médias américains pour les célébrités semble sans limites

La bataille autour de la dépouille mortelle de la starlette Anna Nicole Smith et l’entrée en cure de désintoxication de Britney Spears ont encore montré l’appétit insatiable des médias américains pour les célébrités, même dans leurs moments les plus tragiques, notent des experts. Depuis la mort de Smith, ex-mannequin de Playboy, le 8 février à 39 ans en Floride, les télévisions et magazines ont exploré tous les angles de la vie de cette personnalité extravertie. Ses proches se disputaient sa dépouille mortelle devant un juge qui a lui-même qualifié l’affaire de « cirque », alors que son tribunal était assiégé par la presse. Le père, le garde du corps, le chauffeur et jusqu’à la sœur de l’avocat et compagnon de Smith ont été interrogés sur les grandes chaînes. L’ancien procureur Nancy Grace, passionaria de la justice sur CNN, a consacré toutes ses émissions quotidiennes à l’affaire depuis deux semaines. Même hystérie autour de l’entrée de Britney Spears en cure de désintoxication : dès la nouvelle connue, des paparazzi ont loué des hélicoptères pour tenter d’apercevoir la chanteuse de 25 ans, tête rasée, dans l’enceinte du centre où elle est soignée pour une raison inconnue. « Il existe de nombreux facteurs combinés qui expliquent pourquoi ces événements sont aussi irrésistibles. L’un est que les nouvelles sont actuellement très déprimantes », explique Jake Halpern, auteur du récent livre Fame Junkies, consacré à l’accoutumance du public américain aux célébrités. L’ouvrage souligne que la presse magazine « people » américaine a connu depuis 2000 une croissance de ses ventes de 18,7 %, tandis que des hebdomadaires « sérieux » comme Newsweek, Time ou The New Yorker n’ont progressé que de 2 %. « L’autre facteur est qu’avec la concurrence du satellite et du câble, les informations télévisées ont peur de perdre de l’audience et se tournent vers le plus petit dénominateur commun », explique M. Halpern. Pour lui, « ce n’est pas surprenant de voir CNN couvrir largement les conférences de presse de l’avocat d’Anna Nicole Smith. Ils ont peur de perdre des téléspectateurs au profit de MSNBC ou de Fox News », autres chaînes d’information en continu. M. Halpern n’hésite pas à comparer les informations sur les célébrités à « des métastases » qui « se sont propagées aux médias généralistes. Ces informations sont partout, et même si l’on n’a pas envie d’y faire attention, nous en sommes quasiment gavés de force ». « À chaque fois qu’un magazine de célébrités est lancé, ses ventes décollent. On dirait qu’il n’y a pas de point de saturation », constate pour sa part Robert Thompson, professeur à l’université de Syracuse, spécialiste de la culture populaire et des médias. « Je pense que les hommes de Neandertal étaient déjà obsédés par l’homme de Neandertal le plus populaire de la tribu (...) mais aujourd’hui, le nombre de médias parlant de ce sujet a explosé. En 1975, on pouvait rester une journée sans apprendre quelque chose sur les célébrités. Maintenant, c’est impossible », dit-il. « Les médias ont tartiné à l’excès sur Anna Nicole Smith, CNN, Fox et MSNBC devraient avoir honte de lui avoir consacré des heures de couverture. Mais cela reste une histoire intéressante », concède l’universitaire. Quant à Britney Spears, « elle est surtout connue pour les ragots. General Motors fait des voitures, la MGM fait des films, Britney Spears produit des ragots. On se demande si ce n’est pas comme ça qu’elle continue à exister », plaisante-t-il.
La bataille autour de la dépouille mortelle de la starlette Anna Nicole Smith et l’entrée en cure de désintoxication de Britney Spears ont encore montré l’appétit insatiable des médias américains pour les célébrités, même dans leurs moments les plus tragiques, notent des experts.
Depuis la mort de Smith, ex-mannequin de Playboy, le 8 février à 39 ans en Floride, les...