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ITALIE Après la crise, des réformes à relancer d’urgence

L’Italie doit poursuivre d’urgence les réformes économiques engagées par Romano Prodi, en priorité les réductions des dépenses publiques, la libéralisation des services et les retraites, si elle veut rattraper son retard de compétitivité en Europe, estiment les économistes. Le chef du gouvernement italien a été confirmé dans ses fonctions samedi par le chef de l’État, mais doit se soumettre à un vote de confiance du Parlement dont l’issue n’est pas totalement garantie. La croissance italienne a rebondi de 2 % en 2006, mais cette reprise, largement due à la bonne santé de l’économie mondiale, risque de manquer d’oxygène à moyen terme faute d’efforts structurels, selon les économistes. La crise est intervenue « au moment où la reprise semblait bien engagée et alors que les recettes fiscales augmentaient », souligne Marco Valli, économiste d’UBM (Unicredit) dans une note. « Le principal risque est que le processus de réformes soit subitement interrompu. C’est vrai pour les mesures de lutte contre la fraude fiscale et la dérégulation des services, mais aussi pour des sujets sensibles comme la réforme des retraites et l’inefficacité des services publics », ajoute-t-il. Le chantier le plus avancé est celui de la baisse des déficits publics avec la promesse, bien engagée selon la Commission européenne, de les ramener sous les 3 % cette année et de stabiliser la dette publique autour de 107 % du PIB. Si le gouvernement a obtenu de premiers résultats dans la lutte contre la fraude fiscale, il a fait en revanche peu d’effort pour endiguer la hausse des dépenses publiques qui représentent près de 40 % du PIB, selon les agences de notation. Les finances des collectivités locales ou les dépenses de santé doivent en particulier être passées au crible, selon elles. L’autre chantier lancé par le nouveau gouvernement issu des législatives d’avril 2006 est celui de la libéralisation des services. La multiplication des licences de taxis, la vente de médicaments en supermarché ou celle, promise, des carburants dans la grande distribution représentent « un pas dans la bonne direction » qui doit cependant être poursuivie, selon M. Valli. L’ouverture des services publics locaux (énergie, transports...), plus sensible politiquement, s’annonce aussi plus risquée. Le dossier des retraites est encore bien plus délicat et il fait partie du pacte en 12 points non négociable imposé par Romano Prodi jeudi à ses alliés en cas de retour aux commandes. Initialement, une négociation devait s’ouvrir sur cette réforme début mars avec les partenaires sociaux, mais la coalition de centre-gauche est apparue divisée sur la révision des coefficients qui déterminent le montant des retraites versées ou sur l’assouplissement de la réforme votée en 2004 et qui doit rentrer en fonction en 2008. Cette réforme prévoit le relèvement de l’âge de la retraite à 60 ans avec 35 ans de cotisations, au lieu de 57 actuellement. Concernant les dossiers industriels, le plus urgent est la privatisation d’Alitalia, détenue à 49,9 % par l’État, qui doit aboutir d’ici à fin juin. Le gouvernement a promis de choisir le repreneur sur la base de son projet industriel qui devra à la fois convaincre les syndicats tout en étant en mesure de redresser la compagnie. Selon Il Sole 24 ore, la perte nette pour 2006 pourrait atteindre 900 millions d’euros en raison d’une dépréciation probable de la valeur de sa flotte.
L’Italie doit poursuivre d’urgence les réformes économiques engagées par Romano Prodi, en priorité les réductions des dépenses publiques, la libéralisation des services et les retraites, si elle veut rattraper son retard de compétitivité en Europe, estiment les économistes.
Le chef du gouvernement italien a été confirmé dans ses fonctions samedi par le chef de l’État, mais...