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Bouclier antimissile Le conseiller de Bush à la Sécurité tente de rassurer Moscou

Le conseiller du président américain à la Sécurité Stephen Hadley s’est efforcé hier à Moscou d’expliquer que le projet américain de bouclier antimissile en Europe ne visait pas la Russie, alors que les relations sont de plus en plus tendues entre Moscou et Washington. Le bouclier antimissile doit contrer « certains pays qui développent leurs missiles balistiques et qui ont montré le désir de se doter d’armes nucléaires. En gros, l’Iran et la Corée du Nord », a ajouté le conseiller du président George W. Bush. M. Hadley est le premier haut responsable de la Maison-Blanche à venir à Moscou calmer les esprits alors que la polémique enfle sur le déploiement possible de radars et d’intercepteurs antimissile en Pologne et en République tchèque. « Les États-Unis ne prévoient pas actuellement d’étendre leur bouclier antimissile en Europe dans d’autres pays que la Pologne et la République tchèque », a pour sa part ajouté le général Henry Obering, un haut responsable américain, lors d’une conférence de presse à Washington. Les États-Unis, qui se sont déjà dotés d’un réseau de satellites d’alerte, de radars de détection, ainsi que d’intercepteurs de missiles en Alaska et en Californie, veulent le compléter avec un système en Europe pour un coût d’environ 1,6 milliard de dollars. De son côté, la Russie met en doute le but de défense affiché par les États-Unis. La polémique sur le bouclier antimissile n’est pas nouvelle, mais elle a pris de l’ampleur lundi après l’annonce, par le commandant en chef des forces stratégiques russes, le général Nikolaï Solovtsov, que la Russie pourrait reprendre sa production de missiles de moyenne portée et les « pointer » sur les installations américaines envisagées en Pologne et en République tchèque. À Berlin, la secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice a critiqué mercredi un « commentaire extrêmement maladroit » du général russe. « N’importe qui, qui s’y connaît, vous dira que dix intercepteurs en Pologne et des sites de radars en République tchèque ne peuvent en aucun cas représenter une menace pour la Russie », a encore dit Mme Rice. Pour Washington, la « menace (iranienne) s’accroît ». Pour preuve, le tir expérimental en mai 2006 d’un missile de moyenne portée de type Shahab 3, un engin dérivé du missile nord-coréen Nodong-1. Le Shahab 3 aurait une portée de 1 300 km, pouvant atteindre Israël, l’Afghanistan et des installations militaires américaines au Proche-Orient, mais pas l’Europe. La visite de M. Hadley intervient moins de deux semaines après le réquisitoire du président russe Vladimir Poutine à Munich contre la politique étrangère des États-Unis. Le 10 février, le maître du Kremlin s’était livré à Munich à une critique en règle des États-Unis accusés de « déborder de leurs frontières nationales dans tous les domaines » et de créer une situation telle que « personne ne se sent plus en sécurité » dans le monde. « Il y a de toute évidence des domaines où nous continuons d’avoir des désaccords et il y a, de toute évidence, de temps en temps des frustrations des deux côtés dans nos relations. C’est très normal dans le cadre de relations entre puissances », a minimisé Stephen Hadley. Il a par ailleurs affirmé que la Maison-Blanche n’avait pas considéré le réquisitoire du président russe comme « une invitation à la confrontation ».
Le conseiller du président américain à la Sécurité Stephen Hadley s’est efforcé hier à Moscou d’expliquer que le projet américain de bouclier antimissile en Europe ne visait pas la Russie, alors que les relations sont de plus en plus tendues entre Moscou et Washington. Le bouclier antimissile doit contrer « certains pays qui développent leurs missiles balistiques et qui...