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Italie - Prodi refuserait de reprendre les rênes sans une « majorité blindée » Début des consultations du chef de l’État pour sortir de la crise

Le président italien Giorgio Napolitano a mené hier ses premières consultations pour trouver une issue à la crise ouverte la veille par la démission du chef du gouvernement Romano Prodi, après un vote négatif du Sénat sur sa politique étrangère. M. Napolitano, qui a commencé ses entretiens dans la matinée avec les présidents des deux Chambres Franco Marini, issu du centre gauche, et Fausto Bertinotti, issu des communistes, a plusieurs options devant lui, dont la convocation de nouvelles élections. Il peut aussi charger Romano Prodi de former une autre équipe ou renvoyer le gouvernement devant le Parlement pour un vote de confiance. Celui-ci s’avérerait très serré, car la majorité de centre gauche, éclatée en une dizaine de partis qui vont des communistes aux centristes catholiques, ne compte qu’une voix d’avance sur la droite au Sénat. Giorgio Napolitano a poursuivi ses consultations hier avec des chefs de groupes parlementaires et doit continuer aujourd’hui, notamment avec les anciens présidents de la République. Au lendemain du choc provoqué par la démission de M. Prodi, les leaders des partis du centre gauche ont d’ores et déjà affirmé qu’ils appelleraient à voter pour le gouvernement en place en cas de vote de confiance. « Pour nous il y a Prodi et seulement Prodi », a déclaré le secrétaire général du parti Refondation communiste, Franco Giordano au quotidien Messaggero. Romano Prodi a remis sa démission mercredi après un vote négatif au Sénat, dû notamment aux défections de deux sénateurs communistes « dissidents ». Les deux élus, membres de Refondation communiste (27 sénateurs) et du groupe Verts-Communistes (11 sénateurs), ont justifié leur vote par leur opposition à la présence de quelque 2 000 soldats italiens en Afghanistan et à l’agrandissement d’une base militaire américaine à Vicenza (nord de l’Italie). M. Giordano a jugé « inacceptable » l’attitude du sénateur Franco Turigliatto, dont le refus a précipité la démission de M. Prodi, replongeant l’Italie dans l’incertitude politique seulement neuf mois après les élections législatives remportées d’extrême justesse par le centre gauche. Le chef du gouvernement, qui avait déjà dû démissionner en 1998 après avoir été « lâché » par les communistes, n’a encore fait aucune déclaration. Mais selon la presse, il refuserait de reprendre les rênes sans une « majorité blindée ». Des médias estiment notamment que la majorité pourrait tenter de rallier des sénateurs centristes. La coalition au pouvoir s’était déjà déchirée à plusieurs reprises depuis sa victoire entre sa gauche radicale hostile à Washington et favorable à des réformes de société, et une aile plus atlantiste, libérale et parfois proche du Vatican. De son côté, l’opposition de droite ne se présente pas non plus en ordre uni et reste prudente, à l’instar de son leader et patron de Forza Italia, Silvio Berlusconi. Ce dernier a estimé hier que « toute tentative pour ranimer le gouvernement Prodi est vouée à l’échec dès le départ ». Mais, interrogé pour savoir s’il est favorable à une grande coalition ou à un retour aux urnes, il a répondu : « On verra. » Seule la Ligue du Nord (droite populiste) a appelé de manière claire à des élections anticipées avant le terme prévu de 2011, tandis que les démocrates-chrétiens de l’UDC proposent « une trêve, un armistice » pour réfléchir à l’issue politique de la crise, une solution qui pourrait ouvrir la voie à une grande coalition.
Le président italien Giorgio Napolitano a mené hier ses premières consultations pour trouver une issue à la crise ouverte la veille par la démission du chef du gouvernement Romano Prodi, après un vote négatif du Sénat sur sa politique étrangère.
M. Napolitano, qui a commencé ses entretiens dans la matinée avec les présidents des deux Chambres Franco Marini, issu du centre...