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Parution - « Introduction aux Épîtres de la sagesse », par Nadine Abou Zaki Une interprétation systématique d’un texte ésotérique inoui

Introduction aux Épîtres de la sagesse, l’ésotérisme druze à la lumière de la doctrine de Çankara (*) est une comparaison entre une voie philosophique, spirituelle et religieuse, celle du « tawhid » druze et l’ « advaita vedanta » de Çankara, la doctrine du plus éminent philosophe de l’hindouisme. La comparaison tourne autour de trois axes principaux : l’Absolu, la relation du monde avec l’Absolu et la délivrance. Outre qu’il établit pour la première fois une comparaison entre deux doctrines aussi intimement proches que géographiquement éloignées, ce livre ouvre la voie à de nouvelles perspectives de spéculation sur une pensée insuffisamment exploitée, celle des druzes, donnant une interprétation systématique sur un texte ésotérique inouï, celui des Épîtres de la sagesse. Les Épîtres de la sagesse contiennent l’essentiel de la doctrine druze. Fondateur de cette doctrine, Hamza en a posé les principes essentiels en 1017, année au cours de laquelle il rassemble ces textes, qu’il passera plus de vingt ans à déchiffrer. Codifiés entre 1408 et 1426, ces épîtres sont un ensemble de cent onze lettres que l’émir as-Sayid at-Tannoukhi (820- 884 ou encore 417-479) a rassemblé en six livres entre le XIIIe et le XIVe siècle. La « tawhid » druze, dit l’auteur, « a intégré à la fois des éléments de l’islam, et des éléments du christianisme et du judaïsme qui se trouvent dans le Coran, mais aussi des philosophies anciennes telles que les philosophies de Pythagore, de Platon et d’Aristote ». Il serait intéressant de savoir si l’hindouisme, tel qu’il a été interprété par l’école de l’advaita vedanta de Çankara, aurait contribué à l’élaboration du système philosophique du « tawhid ». Nadine Abou Zeki juge notamment « étonnante l’acceptation si naturelle des mouwahhidoun (adeptes du « tawhid ») des idées “védântines” de Kamal Joumblatt ». Elle juge tout aussi « étonnantes les affinités entre les doctrines de l’Inde et les adeptes de la doctrine d’une petite minorité du Moyen-Orient ». « Tout au long de la distance géographique qui les sépare, souligne-t-elle, on ne rencontre nulle part une croyance comme celle de la transmigration. » On ne peut que se féliciter d’une étude qui éclaire un peu plus la doctrine religieuse des druzes et lui permet de sortir au grand jour, dans un monde marqué par l’ouverture culturelle et la liberté religieuse. Nadine Abou Zaki est titulaire d’un doctorat en philosophie de l’Université de Paris IV-Sorbonne et d’une licence en sciences politiques de l’AUB. Elle a également effectué des études de théologie à l’Institut supérieur de sciences religieuses de l’Université Saint-Joseph. Elle est sculpteuse et actuellement rédactrice en chef du magazine arabe al-Hasnaa. F. N. (*) L’Harmattan, coll. Ouverture philosophique, 210 p.

Introduction aux Épîtres de la sagesse, l’ésotérisme druze à la lumière de la doctrine de Çankara (*) est une comparaison entre une voie philosophique, spirituelle et religieuse, celle du « tawhid » druze et l’ « advaita vedanta » de Çankara, la doctrine du plus éminent philosophe de l’hindouisme. La comparaison tourne autour de trois axes principaux : l’Absolu,...