STRATÉGIE L’Iran prépare un budget alternatif pour faire face à toute action hostile

L’Iran prépare un budget alternatif qu’il mettra en œuvre en cas d’action hostile et qui intègre une baisse des recettes pétrolières, a déclaré hier Ali Asghari, vice-président de l’Organisation du plan et du budget. « Nous préparons un budget de l’ombre basé sur un baril de pétrole à moins de 30 dollars pour faire face à un incident extraordinaire sur la scène internationale », a déclaré M. Asghari, sans préciser ce que pourrait être un tel incident. L’économie iranienne est extrêmement dépendante du prix du baril, car ses recettes pétrolières représentent plus de 80 % de ses rentrées en devises et contribuent à plus de 50 % au budget de l’État. Le président iranien a présenté fin janvier un projet de budget pour mars 2007-mars 2008 en hausse de presque 20 %, mais calculé sur la base d’un prix du baril de pétrole à 33,7 dollars, en baisse de 23 % sur celui de l’année précédente. M. Ahmadinejad a expliqué la prise en compte à la baisse du prix du baril par la possibilité que « nos ennemis veuillent faire baisser le prix du pétrole pour nous faire du tort ». Ces derniers jours, plusieurs députés, y compris du camp conservateur, ont protesté contre ce projet de budget, évoquant notamment un « artifice comptable » sur le prix du pétrole. Selon eux, le prix du baril nécessaire à l’accomplissement du budget est de 45 dollars et non 33,7 dollars. Le prix du baril flirte actuellement avec les 60 dollars, mais il avait failli passer sous la barre des 50 dollars à la mi-janvier. Après le refus de Téhéran de suspendre son programme d’enrichissement d’uranium, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 1737 imposant des sanctions limitées contre Téhéran. Mais surtout, des banques internationales, sous la pression des États-Unis ont commencé à limiter les transactions avec l’Iran. Téhéran a cessé tout virement en dollars par peur des mesures américaines.