Soudan - Le secrétaire général de l’ONU a achevé sa tournée africaine Ban Ki-moon exhorte à la « patience » dans le règlement de la crise au Darfour

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a exhorté hier à la « patience » dans le règlement de la crise au Darfour, espérant que le président soudanais Omar el-Béchir « tiendrait sa promesse » d’autoriser une force UA-ONU dans cette région de l’ouest du Soudan. Dans un entretien avec l’AFP à Nairobi, M. Ban a qualifié de « très utile » sa première tournée africaine qui l’a conduit au Congo, en République démocratique du Congo (RDC), en Éthiopie, où il a pris part au sommet de l’Union africaine (UA), et au Kenya. Dans la crise au Darfour, « nous devons être patients dans la poursuite de ce processus politique et de celui du maintien de la paix », a jugé M. Ban. « Ces deux voies progressent bien en ce moment, cela pourrait prendre un peu plus de temps pour avoir un accord détaillé », a précisé l’ancien ministre des Affaires étrangères sud-coréen. M. Ban a affirmé que lors de son entretien avec le président soudanais à Addis-Abeba, en marge du sommet de l’UA, M. el-Béchir avait réitéré son engagement d’accepter un plan de déploiement de l’ONU au Darfour en trois phases, qui culminerait par le déploiement d’une force conjointe UA-ONU. « J’espère qu’il tiendra sa promesse. J’espère que je serai en mesure de lui faire confiance mais cela reste à voir », a commenté M. Ban, ajoutant : « J’ai envoyé il y a quelques jours une lettre au président el-Béchir détaillant les conditions de la formation de la force, le commandement, le contrôle et le financement. » « Si nous pouvons nous entendre sur la troisième phase, alors ce sera le point culminant de la coopération ONU-UA », a-t-il relevé. Selon l’ONU, la guerre civile qui sévit depuis février 2003 au Darfour et ses conséquences ont fait quelque 200 000 victimes et deux millions de déplacés, chiffres que contestent les autorités soudanaises. Les autorités soudanaises ont accepté fin décembre que l’ONU apporte une aide technique et matérielle à la Mission de paix de l’UA au Darfour, mal équipée et sous-financée. Mais elles refusent le seul déploiement de Casques bleus, malgré les pressions de la communauté internationale.