Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

VIENT DE PARAÎTRE - « Bahithat », le 11e volume de l’Association libanaise de recherche féminine Défense et illustration de la cause de la femme arabe…

Un passé glorieux pour les ouvrages que publie, en langue arabe, l’Association libanaise de recherche féminine. À son actif, onze parutions aux thèmes audacieux et intéressants. À titre de rappel, on cite, entre autres, les pages consacrées à La femme et l’écriture, La femme et l’autorité, La recherche féminine dans les sciences humaines arabes, Le statut des femmes en politique et dans le monde arabe, Média et communication dans notre société. De l’amour, entre imagination et expérience, Les femmes dans le discours arabe contemporain… Exploration fouillée de l’univers des femmes qui continue, avec succès et bonheur, sur sa lancée. Une écriture qui passionne autant les lecteurs que les éditeurs et les auteurs… Aujourd’hui, arrive en devanture des librairies le volume 11 de Bahithat (492 pages – avec quelques illustrations) qui clôture l’année écoulée sous le titre Sortie de l’ombre: investigation auprès de la vie des femmes arabes. Investigations approfondies pour un lever de voile clair sans être impudique ou insolent. Un sujet aux tabous multiples et aux nombreux interdits, sans couvert de pudibonderie, de moralisme… Un sujet explosif affronté non avec des gants ou des pincettes, mais les armes de la civilisation, de la culture, de la science, de la connaissance, de la franchise sans fard, du droit à la liberté et à la vie. Une réflexion, un témoignage et une analyse percutante qui auraient sans doute plu à l’auteur du Deuxième sexe, Julia Kristeva, Séverinne Auffret, Elizabeth Badinter, Gisèle Halimi et autres fougueuses égéries et maîtresses à penser de la cause et de l’affirmation de l’identité féminine. Voilà leurs jumelles arabes parties en guerre des sexes, pour un meilleur être, un repositionnement plus équitable, une harmonie nouvelle… Une vingtaine d’écrivains, journalistes, éducateurs, professeurs d’université et romanciers (les deux sexes confondus) se sont penchés sur cet ouvrage pour disséquer un thème d’une brûlante actualité quand on sait la part d’injustice et de dictature exercée sur la femme, notamment dans certains pays arabes aux systèmes politiques plus qu’obscurantistes et douteux... Dans ce volume donc, on note les signatures suivantes: Ahmad al-Wasel, Hosn Abboud, Maya al-Rahi, Hind al-Soufi, Suheir Salti al-Tal, Noha Bayoumi, May Gebran, Najla Hamadeh, Sokina Ahmad Hashim, Fadia Hoteit, Hanan Mahmoud Ibrahim, Islah Jad, Naïla Takieddine Kaidbey, Sawsan Karimi, Dalenda Largueche, Jean Said Makdisi, Rafif Rida Sidawi, Nader Zakaria Srage, Nazik Saba Yared. Belle palette, riche et colorée, pour des auteurs qui ne mâchent pas leurs mots et ont accès aussi bien à la langue anglaise qu’arabe pour grouper et discuter des idées qui régissent une vie, comme pour une défense et illustration de la cause de la femme. La femme, surtout dans le monde arabe du XXIe siècle, qui est loin d’avoir sa voix au chapitre, comme on dit communément. Une femme arabe loin d’avoir tous ses droits, sa liberté, sa créativité, son épanouissement. La femme mère, amante, militante, créatrice… Des thèmes de tous bords sont traités dans ces pages avec sérieux, un esprit plus scientifique que littéraire, une connaissance parfaite de la dimension des systèmes de pensée des pays arabes ainsi que de leur système social, économique et politique. Des lettres de Ramallah (en 2002) d’Islah Jad au Journal en prison de Zaynab el-Ghazali, en passant par Je pleure, j’ai besoin d’une amie de Najla Hamadeh qui balaye les critères communs de séduction, ou les inédites lettres d’une mère à son fils, de Noha Bayoumi, l’image de la femme, dans toute sa complexité, est sans concession ni faux-semblants. Un propos hardi pour appeler les choses par leur nom, sans cachotteries, sans fioritures ni retouches inutiles. Si on parle des sentiments des femmes, de leur «intériorité», de leur besoin affectif, de leur lutte contre l’adversité ou de leur opposition à toute tyrannie du sort, on n’évoque pas moins aussi leur succès, leur exigence du bonheur dans une traversée humaine, leur sens du sacrifice et du dévouement. Sans oublier une bonne part de créativité. Parcours de Virginia Woolf et de May Ziadé pour discuter d’une certaine littérature comparée et autobiographie de trois éminentes femmes de lettres arabes (Fadwa Toukan, Salma Haffar Alkouzbari et Noura Nwaihad Halawi), pour se construire une personnalité et affronter leur environnement. Le chant a sa part léonine à travers les biographies écrites (l’une par un homme, E. Salhab, l’autre par une femme, I. Sayah) sur Oum Kalsoum, la grande diva des bords du Nil. Les «passionaria» et les battantes ont certainement le vent en poupe dans pareil ouvrage. La parole est donnée par conséquent à la militante tunisienne Radhia Haddad avec sa Parole de femme. Mais aussi à la jeune activiste libanaise Imane Khalifé, qui a prôné la non-violence. Sans oublier de mentionner les admirables dames d’Onayza qui, en Arabie saoudite, royaume fermé, contribuent à embellir la vie et la rendre moins austère. Efforts constructifs pour une société jouissant, sans discrimination, de tous les dons de la vie. En Jordanie, la lumière est faite sur la vie et le travail d’Émilie Bsharat, la pionnière d’un mouvement féminin fait de labeur, de savoir, de présence active et de modestie. Corps de femmes, objet de beauté, de désir, d’inspiration, de maternité. Ce corps que Sawsan Karimi regarde et lit en anthropologue, pour les femmes bahreïnis, entre passé et présent. Les femmes seules? Une étude les montre excellentes, responsables et gérantes des foyers, surtout en Syrie. Le contrôle économique exercé longtemps par les hommes semble perdre du terrain… Gardiennes de vies, tels semblent être les propos de Nazik Saba Yared en dressant le portrait de deux femmes libanaises chrétiennes, complètement différentes socialement. L’une presque illettrée, de la montagne, la seconde dentiste à Beyrouth. Chemins et obstacles divergents, mais un même combat ardu, un même sens de l’abnégation, une même volonté de vaincre et de s’en sortir. Avec bravoure, dignité et courage. Mère, amante, épouse, sœur, militante, activiste, artiste, compagne, entourée, solitaire, complexe, simple, voilà la femme, tirée de l’ombre, dans son quotidien, dans tous ses états. Un kaléidoscope d’images diversifiées, éclairant le parcours des filles d’Ève. C’est de tout cela qu’il s’agit dans cet ouvrage volumineux et dans un survol rapide et non exhaustif, qui parle sans fausse honte, sans voile, sans bigoterie ni mondanité sophistiquée, avec une franchise toute directe, à cœur ouvert de la condition féminine. Pour une transparence source de vérité, d’épanouissement, de compréhension et d’harmonie. Edgar DAVIDIAN
Un passé glorieux pour les ouvrages que publie, en langue arabe, l’Association libanaise de recherche féminine. À son actif, onze parutions aux thèmes audacieux et intéressants. À titre de rappel, on cite, entre autres, les pages consacrées à La femme et l’écriture, La femme et l’autorité, La recherche féminine dans les sciences humaines arabes, Le statut des femmes en...