THÉÂTRE - Nouvelle version en arabe au Tournesol, à partir du 1er février «La Porte de Fatima», une invitation au voyage

Présentée en novembre 2006 au théâtre Tournesol, La Porte de Fatima est de nouveau jouée dans cet espace même à partir du début de février, dans une version arabe. Une œuvre remaniée, réalisée par le collectif Shams, sous la direction de Roger Assaf, et qui entraîne le public dans un voyage initiatique sur fond du Liban d’après-guerre. Novembre 2006, alors que le Liban panse encore ses plaies après la guerre violente de juillet, le théâtre du Rond-Point (Paris), qui avait planifié, il y a un an, un agenda de scènes beyrouthines (panachage d’œuvres libanaises et françaises), est déterminé à tenir sa promesse. Il se déplace donc à Beyrouth, et les organisateurs locaux accélèrent leurs travaux et relèvent le défi. « Nous tenions, confie Roger Assaf, à être présents lors de ces rencontres théâtrales. C’est pourquoi nous nous sommes immédiatement attelés au travail. La Porte de Fatima était donc écrite d’un premier jet en français avec certains textes en arabe.» Aujourd’hui l’œuvre, dans sa nouvelle version, est un projet qui continue, qui s’étoffe et qui s’accomplit : de nouveaux textes plus élaborés et une mise en scène plus riche. « Je ne traduis pas la pièce, je la réécris »,dit Roger Assaf, en affirmant que le sujet central ne porte pas sur la guerre, mais sur une société égarée. Portraits de mères de familles, d’enfants perturbés par des problèmes comme la drogue et l’émigration, le tout est dépeint sur fond d’après-guerre dans un mixage de scènes vivantes et virtuelles. Le projet ne s’arrête pas là, puisque La Porte de Fatima est d’ores et déjà invitée à Alger, en mai prochain. Des contacts sont également en cours pour la présenter en France. « Ce qui nous obligera à réaliser une nouvelle écriture française», conclut Roger Assaf, pour qui le projet semble être un chantier permanent et sans fin. C. K.