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Une limitation partielle des prérogatives du Premier ministre envisagée Olmert et Peretz refusent de démissionner

Alors que le bureau du procureur général en Israël a annoncé hier que le Premier ministre pourrait voir ses prérogatives partiellement limitées en raison de l’enquête criminelle dont il doit faire l’objet dans un scandale financier, Ehud Olmert et son ministre de la Défense Amir Peretz, mis en cause pour les ratés de la guerre au Liban, affirmaient être décidés à rester en poste malgré les appels à leur démission après le départ du chef d’état-major Dan Haloutz. Deux jours après la démission du général Dan Haloutz, mis en cause dans les ratés de la guerre contre le Liban, MM. Olmert et Peretz étaient toujours sur la sellette hier en Israël. Les trois principaux journaux en Israël ont ainsi qualifié les deux responsables de « canards boiteux », en soulignant que le général Haloutz, qui a démissionné mardi, ne pouvait pas être le seul à payer les pots cassés. L’opinion publique estime également que les responsables politiques doivent eux aussi rendre des comptes. Selon un dernier sondage rendu public par la radio publique, une forte majorité d’Israéliens (70,9 %) est en effet favorable à la démission de M. Peretz et 50,2 % estiment que M. Olmert devrait quitter ses fonctions. Aussi, 58 % des Israéliens sont favorables à des élections anticipées tandis que 37 % sont contre. Les dernières législatives ont eu lieu en mars 2006. Interrogée par l’AFP, une proche de M. Olmert a toutefois exclu toute démission. « Non, le Premier ministre n’a aucune intention de quitter ses fonctions », a-t-elle dit sous le couvert de l’anonymat. La position de M. Olmert est d’autant plus fragilisée que le procureur de l’État a ordonné mardi l’ouverture d’une enquête criminelle à son encontre dans un scandale financier lié à la privatisation de la banque Leumi, la deuxième d’Israël. Le ministre de la Défense a lui aussi exclu un départ. « En tant que ministre de la Défense, j’ai l’intention de poursuivre ma mission », a-t-il dit. M. Peretz, chef du Parti travailliste, fait néanmoins face à une fronde croissante au sein de sa formation. Son rival Ehud Barak, ancien Premier ministre, a présenté sa candidature pour lui succéder à la tête du parti lors de primaires prévues le 28 mai ainsi qu’au ministère de la Défense. « Est-ce que ces deux canards devenus boiteux, dont l’un est sous le coup d’une enquête policière alors que l’autre est sur le point d’être évincé par son propre parti, sont dignes de désigner le prochain chef d’état-major qui doit diriger une armée durant l’une des périodes le plus difficiles de notre histoire ? » s’interroge le quotidien populaire Yediot Aharonot. MM. Olmert et Peretz « savent qu’ils sont des canards boiteux en chemin vers l’abattoir », surenchérit Maariv (indépendant). Le quotidien libéral Haaretz publie une caricature où l’on voit le chef d’état-major s’envoler dans un siège éjectable, tandis que MM. Olmert et Peretz en sueur le regardent avec inquiétude. Les responsables du Likoud, le principal parti d’opposition de droite, et du Meretz (opposition de gauche) ont également multiplié les appels à la démission de MM. Olmert et Peretz. Dans ce contexte tendu, le bureau du conseiller juridique du gouvernement, Menahem Mazouz, qui fait office de procureur général de l’État, a indiqué hier, dans une mise au point écrite, que « s’il s’avère qu’il existe un lien entre l’enquête et une prérogative spécifique du Premier ministre, une limitation de cette prérogative sera bien entendu examinée. » « Le Premier ministre n’a pas l’obligation, à ce stade, de prendre congé de ses fonctions », souligne le texte. Cette mise au point survient en réponse à une requête d’un avocat israélien demandant à M. Mazouz d’ordonner à M. Olmert de prendre congé de ses fonctions du fait de l’ouverture de l’enquête criminelle contre lui. Ce scandale financier concerne la privatisation de la banque Leumi, la deuxième du pays. Le Premier ministre est soupçonné d’être intervenu, alors qu’il était ministre des Finances par intérim en 2005, en faveur d’un homme d’affaires australien, Frank Lowy, candidat à la reprise d’une partie du capital de la banque Leumi. L’appel d’offres avait été remporté finalement par une société sans relation avec M. Lowy. M. Olmert a récemment dit « avoir les mains totalement propres dans cette affaire ».
Alors que le bureau du procureur général en Israël a annoncé hier que le Premier ministre pourrait voir ses prérogatives partiellement limitées en raison de l’enquête criminelle dont il doit faire l’objet dans un scandale financier, Ehud Olmert et son ministre de la Défense Amir Peretz, mis en cause pour les ratés de la guerre au Liban, affirmaient être décidés à rester en poste...