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VIENT DE PARAÎTRE « Je chausse la poussière et je marche… » de May Menassa De la condition humaine

Un réquisitoire contre la guerre, la misère et la souffrance avec, comme ultime espoir, la lumière de l’amour. Cinquième roman de May Menassa qui, sans renier son travail de journaliste, trempe sa plume dans l’encre de la fiction la plus sombre et la plus noire sans toutefois exclure la rédemption. Une fiction nourrie d’une réalité quand même bien amère. Antaelou al-Ghoubar wa Amchi (Je chausse la poussière et je marche…) – 354 pages, édition Riad el-Rayess –, tel est le titre (jolie trouvaille littéraire d’une criante éloquence poétique) d’un roman en langue arabe qui se dresse, avec courage et véhémence, contre l’arbitraire de la vie et les dévoiements de la condition humaine. Un témoignage virulent contre la guerre, la misère et les souffrances. Un réquisitoire contre les dictatures et les tyrannies des systèmes où manque la miséricorde de Dieu. Avec des échappées belles vers les parfums de l’enfance et la lumière, c’est-à-dire l’amour, cet infime, lénifiant, sublime et inaliénable don du Créateur… Rencontre avec une dame qui est à l’écoute de l’univers, de son cœur et de sa conscience. Une dame qui s’est investie dans l’écriture, non seulement journalistique, mais purement fictionnelle et qui, depuis son premier opus, Awrak min Dafater Chajarat Rouman en 1998, renouvelle avec finesse et tact, une certaine poésie et beaucoup d’émotion, son aventure littéraire sur le papier et sa quête du spirituel. Pour que le silence ne triomphe pas, pour que le mal soit conjuré, pour que la liberté soit gagnée, pour que la vie vaille la peine d’être vécue. Tout cela avec infiniment d’humilité et de courage de lancer témoignage et mots qui secouent les consciences… Comment cerner ce roman où, dès le titre, le combat avec la noirceur de la vie semble inévitable? «Oui je sais, tous mes livres sont noirs, dit May Menassa, sauf Le Jardin de Sarah, dédié à l’enfance, à ma petite fille… Ici il s’agit de Maria, une journaliste libanaise, muette, après avoir assisté à l’assassinat de sa mère, qui veut aller en Irak… Son chemin croisera un orphelinat placé sous l’égide de l’ONU où l’enfant se transforme en citoyen du monde... De Beyrouth au Cambodge, en passant par Paris, l’Irak et le Nigeria, le décor est celui du drame de vivre dans des sociétés éclatées où la violence est banalisée. La part de lumière viendra de l’amour de Maria pour Mikhael, un poète russe… Mon écriture est celle d’une blessée, d’une écorchée vive. Ma sœur Vénus (comprendre Khoury-Ghata, auteur de La maison aux orties nominé au Femina la saison dernière) me dit que “mes pages pleurent et mes mots saignent”… Mais dans tout cela Maria reste forte, une vraie battante…» Est-ce que Maria ressemble à May Menassa? «Bien sûr, quelque part, c’est mon alter ego romancé. En créant Maria, répond l’auteur de Akher Machhad (Le dernier acte), je me suis créée citoyenne du monde…» Écrire c’est quoi pour cette femme de lettres qui connaît intimement la littérature au quotidien? «Écrire c’est ma vie, répond spontanément May Menassa. Écrire c’est poser toute ma vie sur papier…» Et quels sont ses projets d’avenir dans le domaine romanesque? «Un livre de réflexion sur l’âme, souffle-t-elle malicieusement avec ce petit sourire charmeur qui la caractérise. Une petite fille demande à sa grand-mère: “Une âme, pourquoi faut-il la rendre?”» Oui, en effet, pourquoi rend-on l’âme? Elle n’en dira pas plus, May Menassa. Il y a des réponses plus troublantes que les questions… La petite fille attend toujours. Les lecteurs aussi… Edgar DAVIDIAN
Un réquisitoire contre la guerre, la misère et la souffrance avec, comme ultime espoir, la lumière de l’amour. Cinquième roman de May Menassa qui, sans renier son travail de journaliste, trempe sa plume dans l’encre de la fiction la plus sombre et la plus noire sans toutefois exclure la rédemption. Une fiction nourrie d’une réalité quand même bien amère. Antaelou...