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La raison au pays d’Ubu Paul Ph. EDDÉ

« Âge de raison : âge auquel les enfants sont censés avoir conscience des conséquences de leurs actes. » (Petit Larousse illustré) Le Liban ne fonctionne plus. Ses institutions sont grippées. Les présidences de la République et de la Chambre sont aux abonnés absents... Quand elles ne vitupèrent pas à contre-courant. La logique démocratique exigerait que si l’on ne veut pas (ou peut pas) faire son devoir, on démissionne ou l’on « vous démissionne ». La majorité et l’opposition se plaignent conjointement (une fois n’est pas coutume) que la partie adverse s’agrippe aux basques de « l’étranger ». Alors, pourquoi ne rechercherait-on pas (cohérence oblige) la solution au pays même où se posent les problèmes ? L’étranger peut être « distrait » par ses propres intérêts, il peut aussi intriguer, soudoyer, assassiner, guerroyer, ou même conseiller objectivement... L’étranger ne pourra jamais remplacer les Libanais eux-mêmes. La Ligue arabe, avec la meilleure volonté (et l’appui) du monde, ne peut parvenir au mieux qu’à des compromis fragiles, au pire à des compromissions. Et encore faut-il que les institutions libanaises puissent appliquer les solutions savamment concoctées à travers l’écheveau complexe des « lignes rouges ». On a un peu trop galvaudé l’amère constatation (ô combien lucide) des « Deux négations ne font pas une nation ». Certes... Elles font une « aberration » ! De grâce, qu’on arrête donc le cirque pitoyable, humiliant – et éminemment pervers –, dans un pays qui se veut de convivialité, de culture, de message et de démocratie : dialogue de sourds, menaces armées, occupations d’espaces publics, obsessions d’intérêts personnels, ministère d’« équilibriste-potiche »... Que la seule légalité encore existante pourvoie constitutionnellement aux « vacances ». Que tous ceux qui sont comptables à un peuple désemparé conjurent enfin leurs démons par un dialogue sans interruption avant d’être tous ensevelis dans la lie de l’histoire qui ne nous pardonnera jamais nos dérives et nos abandons. La route semée d’embûches vers l’indépendance de ce pays exsangue est jalonnée de problèmes vitaux occultés par « l’équivoque » érigée en valeur culturelle et en indélébile philosophie politique. Il faut enfin réaliser qu’il ne peut exister de salut sans arracher les mauvaises herbes de l’occupation et de la paralysie et élire, sans plus tarder, l’arbitre consensuel qui présidera et animera tout naturellement la réflexion sereine et « raisonnable » de la dernière chance. Article paru le Vendredi 05 Janvier 2007
« Âge de raison : âge auquel les enfants sont censés avoir conscience des conséquences de leurs actes. »
(Petit Larousse illustré)

Le Liban ne fonctionne plus. Ses institutions sont grippées. Les présidences de la République et de la Chambre sont aux abonnés absents... Quand elles ne vitupèrent pas à contre-courant. La logique démocratique exigerait que si l’on ne...