Les lecteurs ont voix au chapitre

Lettre à Dieu Cher Dieu, Je me surprends souvent, ayant pourtant passé l’âge des grandes questions, à avoir peur pour Toi. De notre dernière rencontre, je ne garde qu’un silence prolongé, des yeux baissés, un hochement de tête, et puis une longue absence… Tu me manques. Je T’ai laissé des messages dans tous les endroits où j’ai été et j’ai attendu. J’attends toujours. Il est déjà assez difficile de comprendre ce que Tu veux me dire quand Tu parles, Tu peux alors imaginer quel est le cas quand Tu te tais. Je me demande si Tu as perdu tes pouvoirs. Toi, Dieu Tout Puissant, si Tu n’avais aucun pouvoir que deviendrais-Tu ? Les gens continueraient-ils à se tourner vers Toi ? Si Tu étais réduit à un créateur qui ne peut plus rien pour nous, créateur qui nous met ici-bas et qui ne peut que nous regarder impuissant, T’aimerions-nous pour autant ? Si Tu ne pouvais plus interférer dans notre vie, faire des miracles, continuerions-nous à Te prier ? J’ai peur de donner des réponses. Tu sais, au fond de moi, je sens que Tu es là, quelque part, dans Ta bulle. Même si quelquefois c’est embrouillé. Même si je doute de Toi. Même si je doute encore plus de moi. Je préfère croire que Tu es encore là, que je pourrai m’appuyer sur Toi quand on me bousculera. Je préférerai croire que Tu seras là le jour où j’aurai peur d’attendre toute seule dans le noir alors que les autres s’ennuieront de pleurer. J’espère que nous nous reverrons sinon je me languirais de Toi. Nous sommes tous si perdus sans toi. Dieu, s’il Te plaît, reviens. Youmna FARÈS Encore une fois, l’impossible !… C’est fou ! Encore une fois les Américains ont réussi l’impossible. Faire du blanc à partir du noir ! Encore une fois ils mettent les pieds dans le plat, font le contraire de ce qu’il faut… C’est à s’arracher les cheveux. À cause du choix aberrant de la date de la mise à mort du tyran, et de l’humiliation que subira tout un peuple, on va réussir à faire de ce tyran un martyr, un saint presque. C’est insupportable. Mais qui saura jamais les faire taire, leur donner la fessée qu’ils méritent, leur inculquer un minimum de raison et de savoir-vivre ? Qui sont ceux qui les conseillent, et à qui ils obéissent au doigt et à l’œil ? Le grand Satan ne ferait pas mieux ! On dit qu’ils « préparent un coup » contre l’Iran, via notre petit territoire. Et qu’il ne reste que l’étincelle qui mettra le feu aux poudres, provoquant leur entrée en scène, ou celle de leurs copains du Sud. À les voir agir, c’est-à-dire attiser le feu, brouiller les cartes, diviser toutes les ethnies de la région, c’est aussi clair que l’éclair après le tonnerre. Et, qu’ils aient tort ou raison, ils sont mille fois plus condamnables, parce qu’ils représentent hélas nos amis de l’Occident, dont la moitié au moins se tord les mains de dépit et de frustration. C’est, aux plus hauts niveaux du pouvoir, et sur la planète entière, le règne dangereux de la bêtise et de la mauvaise foi, intégriste et extrémiste de tous bords. Et si on en perd nos cheveux, il y a quand même un homme – un seul – qui doit se frotter les mains, mais de soulagement celui-là, c’est Kofi Annan qui s’en va. Gaby BUSTROS NDLR Dans le nombreux courrier que nous recevons quotidiennement, certaines lettres comportent des passages qui seraient difficilement publiables. Pour cette raison, et aussi afin de faire paraître le plus grand nombre possible de lettres, le journal se réserve le droit de n’en reproduire que les parties les plus significatives et d’en rectifier certains termes désobligeants. En outre, chaque missive doit comporter la signature (nom et prénom) de son auteur. Les lecteurs, nous en sommes certains, le comprendront, ce dont nous les remercions par avance.