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Actualités - CHRONOLOGIE

PHOTOS - Ce soir au campus des sciences humaines de l’USJ (rue de Damas) et jusqu’au 22 décembre «Tsunami, le lendemain...» de Rudy Bou Chebel

Hommage à une des plus grandes catastrophes naturelles du siècle, l’affichage de photos de Rudy Bou Chebel, qui se tient à partir de ce soir et jusqu’au 22 décembre, célèbre avec tristesse mais authenticité la seconde année du tsunami qui a déferlé sur une grande population du globe. Il y a des mots qui, à l’usage, deviennent désuets et vidés de tout sens. Les images, elles, ont pour objectif de réhabiliter ces mots et leur insuffler toute leur force. Tsunami fait partie de ces mots-là. Ce tsunami qui a dévasté en 2004 une grande partie de l’Extrême-Orient, fracassé maisons, écoles et autres constructions, décimé et appauvri des populations entières. Deux ans plus tard, qu’en reste-il ? Sinon un souvenir vague et un mot qui a perdu de son ampleur. Les clichés du photographe Rudy Bou Chebel viennent, à point, raviver la mémoire léthargique et rappeler aux hommes que les catastrophes naturelles sont suffisamment dévastatrices et fatales. Qu’il n’est donc point nécessaire d’en rajouter. Ce jeune étudiant en audiovisuel à l’Iesav, passionné de photographies et d’aventures, ne cesse de parcourir le monde dès qu’un événement l’interpelle. De l’Irak à la Turquie, en passant par d’autres points chauds de la planète, Rudy Bou Chebel, armé de sa caméra, est toujours présent sur les lieux. Proche de l’événement Ainsi, il y a deux ans, sans aucune hésitation, le jeune étudiant quitte Dubaï pour rejoindre le Sri Lanka, six jours après l’annonce du tsunami. On dénombrait déjà à son arrivée 25 000 fatalités (elles seront au nombre de 70 000). L’air était lourd et les odeurs putrides. Faisant fi des maladies et des dangers, le photographe débarque à Colombo. De là, il prend un taxi en direction de la Galle (sud de l’île), la partie la plus ravagée du pays où il campera six jours en bord de mer. « Il fallait à tout prix que je sois sur les lieux, voir de près et témoigner », dit-il. « C’est un spectacle de désolation qui se présentait à moi. Mais plus que les destructions, c’était toute cette population meurtrie, offrant à l’objectif des regards hagards, qui m’attirait le plus. Je ne percevais aucune amertume, aucune révolte, mais un sentiment d’abandon total », confie le photographe. Plus de quatorze films en noir et blanc et en couleurs et, au bout du compte, une sélection de quarante photos illustrant le désarroi, la perdition du genre humain. «C’est en ces moments-là qu’on se sent infiniment petit et impuissant. Capturer ces instants, les préserver des usures du temps et de la mémoire, tel était mon but», poursuit Rudy Bou Chebel. Parallèlement, j’ai un plaisir immense à côtoyer les autres êtres vivants sur cette planète, partager leurs malheurs pour mieux en témoigner. Tantôt c’est le regard d’un enfant dans les bras d’une femme (qui n’est pas sa maman) qui séduit son objectif, tantôt un vieillard assis seul comme face au destin, ou encore une école aux chaises vides dont on devine le sort des élèves. Le photographe fixe le présent, évoque le passé proche et interroge le futur. En saisissant ces moments indéfinissables, il met l’accent sur la faiblesse, mais également la sagesse de l’être humain face aux forces de la nature. «Mon séjour au Sri Lanka au lendemain du tsunami m’a donné une leçon, dit Rudy Bou Chebel. Quoique toute puissante, la nature a toutefois ses limites. Ce qui n’est pas le cas de l’homme dont la violence peut être illimitée. J’espère avoir su traduire ce message en images.» Colette KHALAF

Hommage à une des plus grandes catastrophes naturelles du siècle, l’affichage de photos de Rudy Bou Chebel, qui se tient à partir de ce soir et jusqu’au 22 décembre, célèbre avec tristesse mais authenticité la seconde année du tsunami qui a déferlé sur une grande population du globe.

Il y a des mots qui, à l’usage, deviennent désuets et vidés de tout sens. Les...