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Actualités - RENCONTRE

RENCONTRE - « Azur et Asmar » bientôt en salles et dans les librairies Michel Ocelot, un sorcier positif

Il vient présenter au public libanais son quatrième film animé, Azur et Asmar, et aujourd’hui, mercredi, il signe les livres et albums éponymes à la librairie La Phénicie. Michel Ocelot est ce «sorcier positif qui invente des multitudes de choses auxquelles on croit avec plaisir». Azur et Asmar, son quatrième opus, lui a valu la sélection à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes 2006. Mais Michel Ocelot (réalisateur et concepteur de films d’animation) ne semble pas accorder trop d’importance à ce genre d’événements. Pour lui, ses créations sont l’aboutissement naturel de toute une vie. «J’ai toujours fait ce que je fais actuellement. Enfant, dit-il, j’aimais jouer, bricoler, peindre et faire des découpages. Puis mes activités se sont faites plus nombreuses. J’ai pris des cours de sculpture, de danse et de théâtre. Comme je suis né dans un milieu où il n’y avait pas la télévision, j’étais peu branché sur les films et je fréquentais très peu les salles obscures. Mes œuvres, d’abord sur petit écran et par la suite en longs-métrages, sont le résumé de ces activités, un concentré de travail.» C’est en toute liberté que Michel Ocelot traduit, dans ses films, un amour incommensurable pour la vie et une joie absolue d’exister. Sur sa pellicule, il parcourt les continents, explore les civilisations, mélange les cultures. Tantôt avec le petit Kirikou au fond de l’Afrique ou avec Azur et Asmar dans l’Orient fabuleux, d’autres fois encore en Grèce, en Égypte ou au Japon, le cinéaste s’amuse à créer de la beauté. «J’ai réalisé que je pouvais faire tout ce que je veux dans un film. Mêler le travail au plaisir me comblait.» Cultures enchevêtrées Narrateur, historien même (puisqu’il a dû approfondir la culture islamique et lire le Coran avant de réaliser Azur et Asmar), Ocelot est aussi ce dialoguiste subtil qui distille avec beaucoup d’élégance un certain message. «Je n’aime pas le mot tolérance, confie-t-il, car il suppose un certain effort à faire envers l’autre. Au contraire, je dirai que mes films parlent de décontraction, de plaisir et d’ouverture aux autres. Dans mon film, les personnages d’Azur et de Jénane représenteraient les émigrés heureux qui ont su s’adapter à un autre mode de vie, tandis que Crapoux est l’émigré imbécile qui est en perpétuel état d’agressivité envers le pays qui l’a hébergé.» Si les sujets de Michel Ocelot sont d’actualité (car ils sont tirés de l’histoire universelle de l’homme), ils n’ont cependant aucune portée moralisatrice. «Je ne joue pas à l’instituteur qui dicte des règles, je me contente plutôt d’observer le monde et de l’interpréter à ma façon.» Parfois en mélodies (dans le cas d’Azur et Asmar, elle est signée Gabriel Yared), parfois en danses et toujours sur un fond de peinture stylisée puis informatisée. «J’aime notre siècle qui nous permet d’inventer à l’infini. En effet, si les plantes dans tous mes films sont dessinées dans leurs moindres petits détails, c’est grâce à l’informatique qu’elles deviennent une jungle foisonnante», poursuit-il. Dans ses œuvres, son souci constant pour l’esthétique et la beauté lui fait prévaloir le côté artistique au côté spectaculaire des effets spéciaux. «Mes personnages ne gigotent pas beaucoup. Ils sont au contraire très dignes. J’ai essayé d’éviter le plus possible le mot ou le geste superflu. Par ailleurs, je m’inspire souvent de différents lieux ou ouvrages pour planter mon décor. Ainsi le château de la princesse Shamsou el-Sabah est un mélange de Beiteddine et de la mosquée de Cordoue.» Conte médiéval alternant les deux langues (l’arabe et le français), Azur et Asmar s’adresse aux publics jeunes et moins jeunes, aux Orientaux et aux Occidentaux tout en respectant l’identité de chacun. «J’ai un respect pour tous les hommes, conclut Michel Ocelot, et je pense finalement que leurs différences ne sont qu’un phénomène factice et inventé de toutes pièces.» Colette KHALAF

Il vient présenter au public libanais son quatrième film animé, Azur et Asmar, et aujourd’hui, mercredi, il signe les livres et albums éponymes à la librairie La Phénicie. Michel Ocelot est ce «sorcier positif qui invente des multitudes de choses auxquelles on croit avec plaisir».
Azur et Asmar, son quatrième opus, lui a valu la sélection à la Quinzaine des...