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Actualités - CHRONOLOGIE

ÉTATS-UNIS Rassurée par l’emploi, la Fed avance vers un nouveau statu quo

Rassérénée sur la croissance, mais toujours en alerte sur l’inflation, la Banque centrale américaine s’apprête selon les analystes à laisser une nouvelle fois ses taux inchangés lors de sa réunion de demain. La Réserve fédérale (Fed) réunit demain son comité de politique monétaire (FOMC) pour réexaminer le niveau de son principal taux directeur, qui est actuellement fixé à 5,25 %. Pour les économistes, l’issue ne fait pas de doute : elle va laisser ses taux inchangés pour la quatrième fois consécutive. « Le communiqué sera très bref, avec une formulation très similaire à celle du 25 octobre, et les votes devraient être les mêmes que la dernière fois, avec la dissidence probable » d’un des membres de la Fed, selon les analystes de Global Insight. Les marchés avaient mollement commencé à spéculer sur une petite chance de baisse des taux avant la publication vendredi des chiffres de l’emploi, au vu de plusieurs indicateurs laissant craindre un atterrissage plus mouvementé que prévu de la croissance américaine. Mais le rapport sur le chômage vendredi a levé les dernières ambiguïtés. « La vigueur continue du marché du travail concourra à décourager la Fed de baisser ses taux à court terme », estime Sal Guatieri de BMO Financial group. L’économie américaine a créé 132 000 emplois en novembre, avec une dichotomie marquée entre les secteurs en difficulté (le bâtiment et la construction automobile) et ceux qui vont bien (les services). Pour les économistes, l’enseignement le plus précieux est que les canards boiteux n’ont pour l’instant pas contaminé le reste de l’économie. « Le rapport suggère que l’économie évolue exactement comme la Fed le prévoit, c’est-à-dire qu’en dehors de l’automobile et de l’immobilier elle se porte plutôt bien et qu’en même temps, il reste des risques d’inflation », estime Drew Matus de Lehman Brothers. L’optimisme de la Banque centrale sur la vigueur de l’expansion s’était encore manifesté lors de la publication du dernier Livre beige (rapport sur l’économie), où elle estimait que « la croissance s’est poursuivie à un rythme modéré dans la plupart des régions ». L’inflation en revanche est la grande inconnue de l’équation et le rapport sur l’emploi a de quoi nourrir ses inquiétudes. Les salaires horaires moyens ont progressé de 4,1 % en novembre (sur un an), un niveau bien au-dessus de la fourchette qu’elle juge implicitement acceptable. La Banque centrale redoute que les coûts du travail ne soient la nouvelle grosse menace pour la stabilité des prix, au moment même où le danger s’éloigne du côté des prix du pétrole. Au début du mois, un membre influent de la Fed avait estimé que de nouvelles hausses de taux pourraient être encore nécessaires parce que le vrai danger était sur le front de l’inflation et non pas de la croissance. « La grande plainte des entreprises est la pénurie de main-d’œuvre qualifiée et si elles ont vraiment besoin de bras, elles vont devoir augmenter les salaires », a estimé l’économiste indépendant Joel Naroff pour qui « les positions de la Fed vont sans doute se durcir du fait de ce rapport ». Pour les analystes, une baisse des taux n’est pas envisageable avant le début de 2007 – certains, comme M. Matus, anticipent même un statu quo tout au long de l’année. C’est pourquoi les économistes n’attendent aucune surprise demain. « Lors de la prochaine réunion, la grande discussion entre les membres sera sans doute : avec ou sans graines de pavot, les petits pains?» lance M. Naroff.
Rassérénée sur la croissance, mais toujours en alerte sur l’inflation, la Banque centrale américaine s’apprête selon les analystes à laisser une nouvelle fois ses taux inchangés lors de sa réunion de demain.
La Réserve fédérale (Fed) réunit demain son comité de politique monétaire (FOMC) pour réexaminer le niveau de son principal taux directeur, qui est actuellement...