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Somalie Déploiement d’une force de paix : « une nouvelle crise » est en vue, préviennent les islamistes

Le mouvement islamiste en Somalie a prévenu hier que le déploiement d’une force de paix, approuvé la veille par le Conseil de sécurité de l’ONU, allait provoquer une « nouvelle crise » dans ce pays où des missions internationales s’étaient terminées dans le sang il y a une décennie. De son côté, le très fragile gouvernement somalien de transition a appelé au « déploiement le plus rapidement possible » de cette force. Mercredi, le Conseil de sécurité a autorisé la création d’une force de paix en Somalie, pays en guerre civile depuis 1991, et introduit une exception à l’embargo sur les armes pour permettre d’armer cette force. L’embargo, imposé à la Somalie depuis 1992 par l’ONU, est de fait violé par au moins une dizaine de pays qui soutiennent soit les institutions somaliennes, soit les islamistes, selon un rapport récent des Nations unies. Sans surprise hier, les islamistes ont de nouveau rejeté fermement l’idée d’une force de paix étrangère. « Nous n’accepterons jamais le déploiement de troupes étrangères », a déclaré à l’AFP à Mogadiscio le porte-parole du mouvement islamiste, cheikh Abdurahim Muddey. « La décision d’amener des troupes étrangères en Somalie va provoquer une nouvelle crise. Je vous dis que cette approbation de l’ONU va énormément augmenter le nombre de victimes et le nombre de tombes dans ce pays », a-t-il prévenu. Les radicaux islamistes ont dans le passé promis de mener une « guerre sainte » contre les troupes étrangères sur le sol somalien. À l’inverse, la résolution de l’ONU a été accueillie avec satisfaction par le gouvernement somalien, qui réclame depuis des mois une telle force. « Cette résolution est un outil qui doit être correctement utilisé pour prévenir une expansion encore plus grande des actions terroristes dans la Corne de l’Afrique et le continent africain », a déclaré le Premier ministre, Ali Mohammad Gedi, à Nairobi. L’Éthiopie, qui soutient ouvertement le gouvernement somalien, a, elle, demandé à ce que la résolution soit « mise en œuvre sans délai ». La Somalie, pays de la Corne de l’Afrique, est en guerre civile depuis le renversement de Mohammad Siad Barre en 1991 et ne dispose pas depuis de gouvernement central effectif. Le conflit a fait directement ou indirectement entre 300 000 et 500 000 morts. Les institutions de transition, mises en place en 2004, se montrent incapables de contrer la montée en puissance, depuis 2006, des islamistes, qui contrôlent une grande partie du centre et du sud du pays. Dans ce contexte, les risques de conflit régional sont grandissants, l’Éthiopie se disant prête à intervenir militairement chez son voisin. Dans la résolution de l’ONU, il est d’ailleurs stipulé que les voisins immédiats de la Somalie ne participeront pas à la force de paix. La communauté internationale reste traumatisée par ses précédentes missions en Somalie, organisées de 1992 à 1995 pour venir en aide aux victimes de la famine et rétablir la paix, et qui s’étaient terminées dans la débâcle. Près de 140 Casques bleus et 18 soldats américains avaient été tués.
Le mouvement islamiste en Somalie a prévenu hier que le déploiement d’une force de paix, approuvé la veille par le Conseil de sécurité de l’ONU, allait provoquer une « nouvelle crise » dans ce pays où des missions internationales s’étaient terminées dans le sang il y a une décennie. De son côté, le très fragile gouvernement somalien de transition a appelé au «...