Échos de Syrie Fin de la « liste noire » pour le commerce dans un an

Par Jihad YAZIGI La liste commerciale négative de la Syrie, connue également sous le nom de « liste noire », va être levée dans un an, selon le vice-ministre de l’Économie et du Commerce, Ghassab Habash. Dans un entretien au Syria Report, M. Habash a affirmé que tous les produits actuellement sur la liste seront graduellement enlevés, sauf ceux ayant trait à la sécurité ou à la morale. La liste négative comprend tous les produits dont l’importation en Syrie est interdite. Ces dernières années, la liste a déjà été progressivement réduite. En novembre, par exemple, deux nouveaux produits ont été enlevés de cette liste : les noix en coquilles (HS code 08.02.31.00) et les tables de jeu pour enfants (HS code 95.04.30.00). Mais aujourd’hui la liste contient toujours des dizaines de produits importants, recensés dans un rapport de 64 pages. Et lorsqu’ils sont enlevés de la liste, les tarifs douaniers continuent d’être appliqués sauf pour les produits venant de GAFTA, ou de pays avec lesquels la Syrie a un accord de libre-échange. M. Habash, qui est en charge du commerce extérieur au ministère de l’Économie et du Commerce depuis plusieurs années, a estimé que la libéralisation du commerce était nécessaire pour accroire la compétitivité de l’industrie syrienne. Ces dernières années, le ministère de l’Économie a eu un rôle relativement mineur dans le processus de réforme et de libéralisation de l’économie, réduit par celui joué par Abdallah Dardari, vice-Premier ministre en charge de l’Économie et chef de la Commission de planification de l’État, et Mohammad Hussein, ministre des Finances. M. Habash a admis s’être senti « un peu déprimé » lorsque le ministère a perdu son rôle de surveillance des banques publiques au profit du ministère des Finances. Toutefois, le ministère a maintenant un certain nombre de missions-clés, a ajouté M. Habash, notamment la promulgation de plusieurs nouvelles lois (sur le commerce et la compétitivité, la réorganisation du ministère, la mise en place d’une nouvelle direction en charge des PME, etc.). Autre problème auquel il faut faire face, a poursuivi M. Habash, celui des subventions. Celles-ci, accordées à divers secteurs-clés, notamment ceux du fuel et de l’électricité, coûtent des centaines de millions de dollars chaque année, creusant les finances publiques. Les prix subventionnés entraînent également de la contrebande de fuel vers les pays voisins, un coût estimé par M. Habash à plus de 700 millions de dollars par an. Le gouvernement envisage différentes mesures pour réduire la facture du Trésor public. Parmi les options, l’alignement du prix du fuel sur celui du marché, en échange d’un montant annuel fixe accordé aux consommateurs. Selon M. Habash, ceci mettrait fin à la contrebande et assurerait une distribution plus équitable du soutien étatique. En coopération avec : The Syria Report editor@syria-report.com