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Actualités - OPINION

Aphorismes Parole, parole, parole

Alors que des tractations ont à nouveau cours entre la majorité et l’opposition n’impliquant que des Libanais, de l’étranger, les amis du Liban n’ont cessé, eux, de jeter de l’huile sur le feu, faisant des déclarations tonitruantes à propos de coups d’État en gestation, lançant des avertissements à la volée et s’efforçant de donner à la crise une dimension régionale, internationale, voire cosmique, qui ne fait en réalité que l’envenimer. Or, la question se pose de savoir si, en cas de conflagration, ceux qui, de loin, aiguillonnent aujourd’hui les Libanais et tirent leurs ficelles leur resteront jusqu’au bout fidèles. Les Syriens et les Iraniens, nous ne le savons que trop bien, ont pour habitude de toujours donner à leurs alliés les moyens de leur politique. Mais peut-on en dire autant des autres ? Au vu de l’expérience, il est permis d’en douter. Les Occidentaux et les Arabes dits « modérés » nous ont en effet accoutumés à pousser en avant leurs amis, pour les lâcher ensuite dès que ça sent le roussi. Rappelons-nous 1979 et le retrait sans gloire de la Force arabe de dissuasion. Rappelons-nous aussi 1984 et la pitoyable débandade de la Force multinationale au moment où l’État libanais aurait eu grand besoin de ses amis. Voyant donc aujourd’hui ces mêmes amis encourager vivement les ténors de la majorité à donner de la voix, un mot très pertinent de l’éphore spartiate Antiokhos me vient à l’esprit. Lorsqu’on l’informa que Philippe de Macédoine avait octroyé aux Messéniens un territoire qui appartenait jusque-là aux Spartiates, Antiokhos s’exclama en effet : « J’espère que Philippe leur aura aussi donné la puissance qui leur sera nécessaire pour le conserver ! » De fait, les Messéniens eurent le plus grand mal à conserver ce territoire qui demeura très longtemps une pomme de discorde entre eux et les Spartiates. Ce qui me fait dire que ces fameux « amis » du Liban n’ont malheureusement rien de plus à lui offrir que des mots, encore des mots, toujours des mots, les mêmes mots, rien que des mots. Les leaders de la majorité seraient donc bien inspirés de ne pas écouter leurs chants de sirènes et de rechercher plutôt une solution purement libanaise à nos problèmes. Percy KEMP

Alors que des tractations ont à nouveau cours entre la majorité et l’opposition n’impliquant que des Libanais, de l’étranger, les amis du Liban n’ont cessé, eux, de jeter de l’huile sur le feu, faisant des déclarations tonitruantes à propos de coups d’État en gestation, lançant des avertissements à la volée et s’efforçant de donner à la crise une dimension...