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Actualités - CHRONOLOGIE

CORRESPONDANCE Le Liban au Salon international d’art de Genève GENÈVE, de notre correspondant Zahi HADDAD

Quatre jours durant, du 22 au 26 novembre, le premier Salon international d’art de Genève a laissé la parole à quelque 180 artistes de 28 nationalités. Trois Libanais ont pris part à cette belle réussite, à l’initiative de l’Union libanaise culturelle suisse. Pendant que l’hôtel Hilton fait peau neuve au bord du lac Léman, ses espaces d’exposition ont fait la part belle à des artistes venus des quatre coins de la planète. L’art décliné sous tous les styles, formes et supports : pour l’essentiel, peinture et sculpture se sont ainsi matérialisées dans le bois, le verre, la résine, le bronze, le sable, la soie, le métal. Une symphonie de matériaux pour exprimer la variété d’expériences et d’émotions représentées dans cette exposition collective. Et pour cette première édition, l’Union libanaise culturelle suisse (ULCS) a déployé tous les efforts pour présenter au public genevois trois artistes libanais aux démarches artistiques complémentaires, expressions de sensibilités très fortes, souvent à fleur de peau, qui ont séduit nombre de visiteurs. « C’est une réussite qui a donné une belle visibilité au Liban », résumera Cathia Damien, présidente de l’ULCS, à l’issue de la manifestation. Entre mysticisme, « zenitude » et émotions Mystique, Rudy Rahmé a présenté des œuvres qui rappellent « l’attachement au Liban, les Phéniciens, le Phénix, le souffle divin » et qui se développent autour d’un continuel processus de renaissance. Dans ses bronzes, « on trouve le passé et le présent qui sont moteurs de notre futur ». Concrètement, cela donne par exemple Envolée et cri et Le cri de la paix qui provoquent L’alchimie, œuvre illustrant le Libanais à venir qui « fleurit à nouveau » dans un processus infini. Quant à La lumière fleurie, elle résume tout. « Le monde est un œil qui se trouve devant un dilemme : s’ouvrir et voir ou rester fermé pour faire le voyage du moi. » Le sculpteur rappelle les souffrances du Liban et « l’écharde du mal qui nous pique et devient le burin ». Pour lui, qui a refaçonné et réanimé les cèdres de Bécharré, le Liban suit des cycles : « Après la destruction, il y a toujours une résurrection, fondée sur l’espérance et l’au-delà qui nous font agir. » Salwa Zeidan a, pour sa part, choisi d’exposer ses œuvres les plus récentes. Limpides volutes de peinture noire sur toile ou sur soie, ses compositions sont à la recherche de l’essentiel : « J’utilise le minimalisme abstrait pour arriver à la lumière et à la pureté », explique la peintre. « J’essaie d’être zen et pure. » Du coup, son pinceau, débarrassé de toutes fioritures, retranscrit son calme intérieur. D’une seule traite. Et d’ajouter : « Une œuvre d’art ne peut jamais être expliquée. C’est un rêve construit, une traduction de nos plus profonds besoins. » Et nombre d’amateurs ont ressenti à Genève cette quête de spiritualité devant les toiles de cette ambassadrice de la paix de WorldWide Peace Marker Project. La paix, un enjeu global, qui devient une destination possible quand on fait évoluer et purifier son propre soi. Professeur d’art, Fatmé el-Sayed a, quant à elle, rencontré le public genevois en jonglant avec les styles et les émotions. Avec ce Cri tout d’abord lancé après les événements de l’été écoulé. « Il me fallait tout vider, dire que l’on ne peut pas faire n’importe quoi, explique-t-elle. Et je suis heureuse d’avoir pu faire passer ce message ici. » Mais il n’y a pas que la souffrance. « Je chante et je danse dans mes tableaux. Les émotions, c’est l’essentiel. » Il y a ainsi ce violoncelliste, ces danseuses, ces paysages et puis aussi ces barques qui flottent vides. Sans personne pour les mener à bon port. Pour Fatmé el-Sayed, l’art, c’est avant tout une bouffée d’air. De liberté « que je sens dans mon atelier, dans chaque tube de peinture que j’ouvre ». Message passé S’ouvrant comme un triptyque à l’image de la diversité libanaise, l’espace d’exposition des Rahmé, Zeidan et el-Sayed a accueilli un grand nombre de curieux et d’artistes « attirés par la chaleur qui s’en dégageait », commente Cathia Damien. Et, outre le Ksara, les « bzourates », les envolées de Ziad Rahbani en toile de fond et l’ambiance générale, il y avait aussi l’intérêt suscité par le Liban, son actualité et sa culture. À cet égard, « le message est passé. Il s’agissait pour nous de montrer la force intellectuelle et artistique du Liban qui se manifeste même dans des moments difficiles ».
Quatre jours durant, du 22 au 26 novembre, le premier Salon international d’art de Genève a laissé la parole à quelque 180 artistes de 28 nationalités. Trois Libanais ont pris part à cette belle réussite, à l’initiative de l’Union libanaise culturelle suisse.
Pendant que l’hôtel Hilton fait peau neuve au bord du lac Léman, ses espaces d’exposition ont fait la part...