Pétrole L’OPEP va sans doute réduire encore sa production

L’OPEP va probablement réduire une nouvelle fois sa production lors de sa réunion ministérielle du 14 décembre, même si la baisse entrée en vigueur le mois dernier a commencé à réduire les excédents mondiaux, a déclaré hier le président de l’organisation. Le Nigérian Edmund Daukoru a expliqué à Reuters que l’ampleur de la réduction supplémentaire du quota global de production dépendrait du contexte au moment de la réunion ; il a ajouté que la hausse des prix et la baisse des stocks observées récemment seraient prises en considération. « Il est probable qu’il y aura une réduction supplémentaire. Son ampleur effective dépendra des circonstances », a-t-il dit. « Ce que nous observons en ce moment influencera certainement notre décision sur l’ampleur de la réduction. » Le prix du baril de pétrole brut léger américain a regagné près de six dollars depuis l’annonce en octobre, lors d’une réunion d’urgence de l’Organisation des pays exportateurs, d’une baisse de 1,2 million de barils par jour (bpj) de sa production, entrée en vigueur le 1er novembre. Il évoluait hier autour de 62,50 dollars. « (La hausse des cours) n’est pas très surprenante car il a fallu du temps pour que les réductions annoncées se concrétisent et pour que le marché prenne acte de leur respect », a dit Daukoru. « Je suis satisfait de constater que les prix se sont un peu repris. Je commence à être satisfait mais je ne suis pas pleinement satisfait. » Une enquête de Reuters montre que les 10 membres de l’OPEP soumis aux quotas ont respecté aux deux tiers en novembre les réductions de production décidées. Leur production globale est toutefois restée supérieure de près de 600 000 bpj à l’objectif affiché de 26,3 millions de bpj. « Avec la diminution des stocks, les réductions commencent à fonctionner », a assuré le président de l’OPEP. Le prix du brut américain est tombé le 17 novembre à 54,86 dollars, un niveau qui, selon Daukoru, ne permet pas aux producteurs de rentabiliser leurs investissements dans de nouvelles capacités de production. « Les projets de mise en œuvre de nouvelles capacités auraient été compromis si les cours étaient restés au niveau où ils se trouvaient il y a deux semaines », a-t-il jugé. La veille, le ministre vénézuélien du Pétrole, Rafael Ramirez, avait indiqué que le Venezuela pourrait proposer une réduction de 500 000 barils par jour (bpj). « Nous avons initialement proposé 300 000 (barils par jour); cela sera probablement modifié pour atteindre 500 000 », a-t-il déclaré à des journalistes après une conférence de presse du président Hugo Chavez. « Nous croyons qu’il y a un consensus favorable à une réduction (...). Nous avons eu des discussions avec les autres ministres et la plupart d’entre eux sont favorables à faire tout ce qui est nécessaire pour assurer la stabilité du marché. »